Jo-Wilfried Tsonga a annoncé mercredi qu'il mettait un terme à sa saison. Le Manceau, n°1 français, ne disputera donc ni le tournoi de Paris-Bercy ni la finale de la Coupe Davis. Pour le Manceau, ce forfait pour la finale que l'équipe de France doit disputer début décembre en Serbie consitue le "moment le plus dur" de sa carrière. Des "moments durs" qui l'ont touché dans sa chair et entravé sa carrière, il en a déjà connus un bon paquet.
Eclosion retardée. Dans des propos relayés ce mercredi par L'Equipe, Jo-Wilfried Tsonga est lucide : "au départ, la nature a distribué les cartes et elle a décidé que j'allais être un peu blessé". De fait, son début de carrière a été cahoteux, en raison de problèmes au dos. "Je m'estime heureux : après mon hernie discale, j'aurais pu ne jamais rejouer au tennis." Cette grave blessure a contrarié ses saisons 2005 et 2006 et retardé son éclosion.
Pas de JO pour "Jo". Classé 43e au classement ATP à l'issue de la saison 2007, "Jo" Tsonga se révèle au grand public lors de l'Open d'Australie 2008 en atteignant la finale après avoir sorti Rafael Nadal. La France se lève alors aux aurores pour suivre les exploits de ce grand gaillard. Mais le nouveau colosse du tennis français a des pieds d'argiles, ou plutôt des genoux. Touché au ménisque du genou droit, il ne peut pas venir tester sa nouvelle popularité du côté de la Porte d'Auteuil, à Roland-Garros, ni goûter aux Jeux Olympiques, à Pékin.
Abandon sur le Central. Son Open d'Australie 2010 réussi mais intense - première victoire lors d'un match en cinq sets, contre Djokovic en quarts de finale - réveille des douleurs abdominales. Epargné par les gros pépins en 2009, Tsonga est cette fois contraint de renoncer au tournoi de Rotterdam, en février. Mais le pire reste à venir. Les douleurs ne s'estompent pas et culminent lors d'un Roland-Garros qu'il dispute en vrac, entre des douleurs aux fessiers et un dos récalcitrant. Après avoir concédé le premier set, il est contraint à l'abandon face à Mikhaïl Youzhny en huitièmes de finale en raison de problèmes abdominaux. Dernier Français en lice, la douleur n'en est que plus forte.
Le gauche après le droit. Après le genou droit en 2008, c'est cette fois le genou gauche qui lui joue un mauvais tour. Quelques semaines après son abandon à Roland-Garris, le Manceau, amoindri, perd son quart de finale à Wimbledon face à Andy Murray. Pendant quatre-vingt seize jours, il ne dispute pas le moindre match et effectue son retour à Tokyo. Dans la perspective de la finale de la Coupe Davis, il voulait accumuler les matches et les tournois : après Tokyo, il a joué à Shanghai, Moscou et à Montpellier. C'est lors de cet Open Sud que la douleur au tendon sous-rotulien du genou gauche s'est réveillée. Comme un symbole, ce fut contre Gaël Monfils, désormais propulsé atout n°1 de l'équipe de Guy Forget...