"Il pratiquait un autre sport dans les deux premiers sets." On ne parle pas ici de Roger Federer mais de Jo-Wilfried Tsonga. Et c'est Andy Murray lui-même, tombeur du Français en finale, lundi, au Queen's (3-6, 7-6[2], 6-4), qui lui a dressé ces louanges, ajoutant même : "j'ai pris du plaisir à le regarder moi-même". Lors des deux premiers sets, "Jo" a en effet été au niveau qui lui avait permis, vendredi, de battre le n°1 mondial, Rafael Nadal. Un niveau sensiblement plus élevé que celui qu’il avait montré lors du dernier Roland-Garros. Est-ce que le vert ne lui irait pas mieux que l'ocre ? Europe1.fr tente d’expliquer pourquoi.
Un service de feu. Jo-Wilfried Tsonga a les qualités pour briller sur gazon, la surface des gros serveurs. S'il n'a réussi que dix aces, lundi, contre Murray, il en avait signé 25 contre Nadal mercredi, soit l'équivalent de plus d'un set ! En finale, lundi, il a remporté 3/4 des points sur sa première balle - ce taux était même de 87% avant la finale - et sauvé neuf des dix balles de break qu'il a concédées, la plupart du temps grâce à son service. Si son dos le laisse tranquille, Tsonga pourra s'appuyer sur cette arme tout au long de cette (mini)-saison sur gazon.
Un tempérament d'attaquant. Cette semaine, Tsonga a effectué beaucoup de plongeons sur le gazon. Le Manceau donne tout. A la volée. Pour le public aussi. Les rallyes de fond de court n'existent pas sur cette surface et "Jo" donne l'impression de revivre lors de ces échanges vifs et rapides qui correspondent à son tennis explosif. Sur le gazon du Queen's, on l'a d’ailleurs vu bien plus souriant et joueur que sur la terre battue de Roland-Garros, où il donne parfois le sentiment de traîner toute la misère du monde. En un mot, il reverdit.
Une surface moins éprouvante. Plutôt que d'attendre Wimbledon, qui débute lundi prochain, Tsonga a décidé de disputer le tournoi d'Eastbourne. "Je vais aller y chercher des points, et un titre si je peux. Je veux essayer de m'installer dans le Top 16 pour avoir une meilleure tête de série dans les prochains Grands Chelems. (...) Je n'ai pas envie de passer une semaine à attendre Wimbledon. Je vais me préparer là-bas aussi. Le gazon, c'est quand même beaucoup moins éprouvant que les autres surfaces." Ça tombe bien, le corps de Tsonga n’apprécie pas toujours d’être mis à l'épreuve...
De bons souvenirs. Tsonga s'était révélé sur gazon en juin 2007 en gagnant cinq matches en deux jours entre le challenger de Surbiton et les qualifications du Queen's. Invité dans la foulée à Wimbledon, il avait atteint pour la première fois de sa carrière les huitièmes de finale dans un Grand Chelem. Il fut battu à l'époque par Richard Gasquet. L’an dernier, l’actuel 19e joueur mondial n'avait chuté qu'en quarts de finale, contre... Andy Murray. Vu le niveau de jeu déployé cette semaine, il peut espérer faire aussi bien cette année. Voire mieux.