-20. Si c'était une note, ce serait la perfection. Jamais un golfeur n'avait rendu une aussi belle carte finale dans un tournoi du Grand Chelem que Jason Day à l'US PGA, dimanche. L'Australien, leader après le troisième tour samedi soir, a tenu bon jusqu'au bout pour remporter la quatrième et dernière levée du Grand Chelem de l'année, avec une carte historique à la clé.
Mieux que Woods au British Open 2000. Le précédent record était de -19, réussi par l'Américain Tiger Woods lors de sa victoire au British Open 2000. Mais plus que cet exploit, le jeune "Aussie", 27 ans, goûtait avec joie et émotion son premier trophée en Majeur, lui qui était souvent passé si près (4e place au British Open cette année, 2e place à l'US Open 2013 et 2011, 2e place également au Masters 2011). "Ce dernier tour a sans doute été le plus difficile de ma carrière, même si je frappais bien la balle. Je savais que cela allait être difficile, mais ce fut encore plus difficile qu'attendu", a admis Day, qui a éclaté en sanglots après sa dernière approche putt réussie. "Mais mes déceptions passées m'ont beaucoup apporté."
Des larmes d'émotion. Le succès de Day consacre une carrière débutée dès l'âge de 12 ans. C'est à cet âge qu'il a perdu son père, emporté par un cancer, et que sa mère, une Philippine émigrée en Australie dans les années 1980, a mis en vente la maison familiale pour financer la passion de son fils pour le golf. Elle a pu l'envoyer dans une académie où il a croisé la route de Colin Swatton, un entraîneur qui est devenu son caddie et un père de substitution. "Je ne serai pas là si mon père n'était pas mort : une porte s'est fermée ce jour-là, une autre s'est ouverte grâce aux sacrifices faits par ma mère", a insisté Day, vainqueur de trois coups devant le jeune prodige Américain Jordan Spieth.
Spieth nouveau n°1 mondial.Le vainqueur du Masters et de l'US Open n'a donc pas rejoint dans la légende Ben Hogan et Tiger Woods, les deux seuls à avoir remporté trois tournois du Grand Chelem durant la même année. Mais Spieth peut se consoler avec la place de n°1 mondial, qu'il ravit au Nord-Irlandais Rory McIlroy. Le jeune Américain a lui aussi effacé un record de Woods, en présentant un score cumulé de -54 sur les quatre Majeurs de l'année, mieux que Woods en 2000 (-53). "Je ne pouvais pas mieux jouer. C'était le jour de Jason (Day), il a mérité cette victoire", a insisté la nouvelle coqueluche du sport américain. "2015 a été un très très bonne année, car j'ai atteint l'un de mes objectifs que personne ne pourra m'enlever : j'ai été n°1 mondial." Et, compte-tenu du niveau affiché ces derniers mois, cela pourrait durer.