On connaissait le live-tweet d'une conférence de presse, d'un meeting politique ou d'un match de football. Pas encore le live-tweet de sa propre arrestation. Jason Miller, ex-star du MMA (pour Mixed martial arts ou "combat libre", sport de lutte où tous les coups, ou presque, sont permis), a innové vendredi en commentant pendant près de deux heures l'intervention d'un groupe d'unité d'élite de la police de Los Angeles à son domicile.
I WISH YOU NO HARM. I respect the Police, but this is overkill, for something that would be settled with one piece of paperwork from OCBAIL— mayhem miller (@mayhemmiller) October 9, 2014
"JE NE VOUS SOUHAITE PAS DE MAL. Je respecte la police mais c'est juste de la surenchère pour quelque chose qui aurait été réglé avec un morceau de papier", a d'abord lancé celui qui se fait appeler Jason "Mayhem" Miller ("Mayhem" signifie "destruction"). Il a ensuite invité les gens à venir à la "fête du quartier" en répondant directement à un tweet de la police !
COME ONE COME ALL, JOIN @OCSD AT THE POLICE BLOCK PARTY. SEE MILITARY MIGHT IN SUBURBIA. 26262 AVENIDA CALIDAD, MISSION VIEJO, TANKS, ROBOTS— mayhem miller (@mayhemmiller) October 9, 2014
Arrêté pour violences domestiques en 2013. Le lutteur, arrêté en 2013 pour avoir maltraité sa compagne, est accusé d'avoir enfreint un ordre d'éloignement. Il ne s'est pas présenté à une audience au tribunal le 8 septembre et a été déclaré fugitif. Affirmant que la femme qui l'accuse est atteinte de troubles mentaux, il a écrit : "TOUT ÇA parce que je voulais aider un petit garçon à devenir un homme et que sa maman a arrêté de prendre ses médicaments".
Jason Miller en action, en 2010, face au Japonais Sakuraba :
Au fil des minutes, la situation est devenue totalement ubuesque, Miller répondant même directement aux twittos, dont un lui signalait que "s'il avait été noir, il aurait déjà été abattu"...
@mayhemmiller lucky you're not black you would have been shot by now.— jamesjimmyjones (@AbuAbdullah1) October 9, 2014
I did nothing wrong. This is the state of American Justice. I feel you black men. They fear, so they threaten to take our lives. Abhorrent.— mayhem miller (@mayhemmiller) October 9, 2014
"Je n'ai rien fait de mal. C'est l'état de la justice américaine aujourd'hui. Je ressens ce que vous ressentez, vous les hommes noirs. Ils (les policiers) ont peur, donc ils menacent votre vie. Odieux."
@Lovesheryl915@OCSD I AM. BUT THEY HAVE ALL THE GUNS. And they are all scared. I have none, and I have no fear. I just have much to do.— mayhem miller (@mayhemmiller) October 9, 2014
"Je suis le bon gars. Mais ils ont les armes. Et ils ont peur. Je n'en ai pas. Et pourtant, je n'ai pas peur. J'ai juste beaucoup à faire."
Après deux bonnes heures de palabres 2.0, Miller a fini par être arrêté "à l'arrière de sa résidence". Et c'est bien sûr sur Twitter que le bureau du shérif d'Orange County a annoncé l'arrestation...
#OCSDPIO: NEWS RELEASE - Barricaded Suspect Arrested for Outstanding Warrant pic.twitter.com/1DnWO5Tcgo— OC Sheriff, CA (@OCSD) October 10, 2014
#MMA fighter 'Mayhem' Miller surrenders after #SWAT standoff http://t.co/QgJrHtWaDQ cc: @StanShaw1pic.twitter.com/QjCTNS3J8R— The_News_DIVA (@The_News_DIVA) October 9, 2014
Un habitué des coups d'éclat médiatiques. En avril 2010, Jason "Mayhem" Miller en était venu aux mains, en civil, avec un rival, provoquant ce qui est aujourd'hui connu comme "le Nashville brawl" ("la baston de Nashville"). En 2012, soupçonné de vol, il avait été arrêté dans une église alors qu'il portait une robe.
Quelques semaines plus tard, il se mettait en scène dans un magazine consacré au MMA en se faisant passer pour le personnage, raciste, qu'il jouait dans Here comes the boom (Prof poids lourd en VF), une comédie dans le milieu du MMA. Il s'en était expliqué ensuite : il avait souhaité mener une expérience sociologique, pour voir comment le milieu allait réagir face à l'alcoolisme et à la maladie mentale de l'un des siens. Jeudi, c'est à un tout autre type d'expérience qu'il s'est adonné. Quoi que...