Face au Brésil d'un Ronaldinho de retour avec la Seleçao, Leo Messi a enfin su se montrer décisif dans un grand match avec l'Albiceleste. Auteur mercredi d'un nouveau chef d'oeuvre dans les arrêts de jeu d'un 94e Clasico, disputé à Doha, le Barcelonais offre une victoire de prestige (1-0) à l'Argentine, qui n'avait plus goûté le succès face à son rival depuis cinq ans et demi. Le duel des Ballon d'or a tourné à l'avantage de Leo Messi. Rien de très surprenant face à un Ronaldinho sur le retour et pourtant, l'événement est de taille pour le petit stratège du FC Barcelone qui, ce mercredi, à Doha, a enfin su faire basculer un grand match au profit de sa sélection, lui dont l'incapacité à reproduire ses exploits catalans avec l'Albiceleste restait un mystère insoluble... D'un raid génial, dont lui seul a le secret, Messi a offert à l'Argentine sa 34e victoire face au Brésil en 94 Clasico disputés. Mais surtout un premier succès contre le rival éternel depuis cinq ans et demi (3-1, le juin 2005 grâce à Crespo (x2) et Riquelme, ndlr). A défaut d'une huitième victoire en onze confrontations (pour 2 défaites et 1 nul) depuis dix ans, la Seleçao, souvent convaincante et particulièrement par sa rigueur tactique, se dirigeait vers un match nul à Doha quand Messi a surgi de sa boîte. Après un relais avec Lavezzi, le Barcelonais se lance dans un rush salvateur, dépose la défense centrale brésilienne et place une frappe croisée du gauche à ras-de-terre, qui file se loger dans le petit filet de Victor ! Un 52e but cette année, sans doute l'un des plus importants de sa carrière après tant et tant de désillusions sous le maillot de l'équipe nationale. Ronnie démarre fort... puis s'éteint On guette plutôt au coup d'envoi, sous les yeux de Zinédine Zidane et Sir Alex Ferguson, présents dans les tribunes, les premiers pas pour son retour au sein de la Seleçao de Ronaldinho. Une dernière chance pour les uns, une réelle opportunité à saisir pour les autres: le cas du ballon d'or 2005 continue de diviser au Brésil. Toujours est-il que Ronnie va afficher au cours du premier acte de beaux restes, à coups de grigri, dont seul lui a le secret, à l'image de cette talonnade-réflexe pour tenter de tromper Romero (21e) ou ce bon coup franc boxé par le gardien argentin ; mais surtout en s'inscrivant de manière assez séduisante dans le 4-4-2 de Mano Menezes au soutien d'un duo offensif composé de Robinho et Neymar. Si le jeune attaquant de Santos, du haut de ses 18 ans, manque encore de densité physique, sa vivacité profite du sens de la passe intacte de Ronaldinho. Ne manque que l'efficacité, toute l'histoire de cette première période... Pour l'Argentine, tout avait bien débuté avec cette première mèche allumée par l'antédiluvien Javier Zanetti, qui contraint Victor à son premier arrêt (6e). La suite s'avère nettement plus problématique pour l'Albiceleste, toujours confrontée à la même impuissance de son génie Leo Messi à se montrer décisif. En l'absence de Tevez ou Agüero, notamment, on attend beaucoup de l'association inédite entre le Barcelonais et la révélation de la Serie A, en Italie, sous le maillot de Palerme, Javier Pastore, mais Messi, à l'image de sa sélection, reste toujours aussi peu productif, à l'exception notable de cette frappe, qui lèche peu avant la pause le poteau d'un Victor, a priori battu (40e). Ce même Victor, gardien de Porto Alegre, auteur plus tôt d'une double parade exceptionnelle pour écarter notamment la tentative à bout portant de Gonzalo Higuain, injustement signalé hors-jeu (28e). Mais l'incontestable meilleure opportunité avant le repos revient à des Brésiliens plus entreprenants. Dani Alves, s'il jette déjà les premiers jalons de son duel à venir en Liga lors du prochain Clasico face à Angel Di Maria, n'oublie jamais de se porter aux avant-postes avec ce une-deux sollicité en débordement, peu après le quart d'heure de jeu, auprès de son défenseur central, David Luiz, pour une reprise en demi-volée dans la surface, qui vient s'écraser sur la transversale de Romero (17e). La formation de Batista peut et doit mieux faire. Elle s'y emploie dès le retour des vestiaires, animée d'intentions offensives plus affirmées et qu'incarne le remplaçant d'un Higuain discret. Le buteur du Napoli, Ezequiel Lavezzi, secoue son équipe, mais l'Argentine continue de buter sur un Brésil toujours aussi rigoureux dans son schéma de jeu. Même si un penalty aurait pu sanctionner une main d'un défenseur auriverde suite à un déboulé du nouvel entrant (58e). De moins en moins alerté par un Ronaldinho de plus en plus éteint jusqu'à sa sortie peu avant le dernier quart d'heure (73e), et qui n'aura pas su tenir les promesses de son entame de match, Neymar affole toujours la défense adverse et offre à Robinho l'occasion d'une frappe croisée à ras-de-terre superbement sortie par la main ferme de Romero (63e). Messi, obstiné à forcer la décision, s'offrira un premier numéro de slalom au coeur de la défense brésilienne, bien stoppé par Thiago Silva (82e). Neuf minutes plus tard, le défenseur restera spectateur: le génie avait frappé.