Il y a un an, pas grand-monde ne connaissait Tito Vilanova. Du moins jusqu’au 17 août 2011 à l’occasion du match retour de la Supercoupe d’Espagne entre Barcelone et Madrid. Celui qui était alors entraîneur adjoint du grand Barça avait ce soir-là fait une entrée fracassante dans le grand monde du football, au cours d’un accrochage avec l’entraîneur du Real Jose Mourinho, resté dans les mémoires comme l’"affaire du doigt dans l’œil". Or, les deux hommes se retrouvent jeudi soir au Camp Nou, pour le match aller de cette même Supercoupe version 2012. Avec une différence notable : Tito Vilanova est désormais l’entraîneur en chef des Blaugrana.
Tito rebaptisé en "Pito"
Ce 17 août 2011, l’ex-adjoint de Pep Guardiola avait fait montre d’un sacré caractère. A la fin d’un match remporté par Barcelone (3-2) avec un but de l’inévitable Messi à deux minutes du terme, les esprits s’étaient échauffés entre des vainqueurs chambreurs et des battus dépités. Jose Mourinho s’était alors approché dans le dos de Tito Vilanova puis, sans plus de cérémonie, lui avait enfoncé son doigt dans l’oeil. Nullement impressionné par la réputation et le statut du plus célèbre coach du monde, l’adjoint de Mourinho avait répliqué d’une virile bousculade. Puis les deux hommes s’étaient défiés du regard.
Mourinho met le doigt dans l’œil de Vilanova (à partir de 2’40) :
Loin de calmer les esprits, Jose Mourinho en avait rajouté une couche lors de la conférence de presse d’après-match. Le "Special One" refusa tout net de présenter ses excuses, et avait pris un malin plaisir à déformer le prénom de son ennemi en "Pito", soit "sifflet" en espagnol.
Mourinho : "je me suis trompé"
Un an plus tard, la tension est retombée, les deux coaches ayant mis de l’eau dans leur vin. Dans une interview donnée à Fox Sports le 9 août dernier, Jose Mourinho, fait rare, a ainsi fait son mea culpa. "Je travaille beaucoup avec mes joueurs sur ce point précis, sur le contrôle des émotions, sur l'importance de ne penser qu'à bien jouer. Mais ce jour-là, je me suis trompé et je ne cherche pas d'excuses", a ainsi reconnu "Mou".
Quant à Vilanova, il semble lui aussi avoir passé l'éponge. "La plus grande punition sont ces images qu'on pourra toujours voir", a regretté le nouvel entraîneur du Barça, conscient du mauvais exemple renvoyé par deux hommes censés passer pour des "éducateurs".
Ronaldo-Messi, nouveau duel
Les deux hommes savent aussi qu’ils ont bénéficié dans cette affaire de la clémence de la Fédération espagnole. Initialement suspendus, ils ont en effet été graciés par le président Angel Maria Villar. Débuter la saison par une guerre ouverte entre les deux entraîneurs des deux clubs les plus rivaux au monde aurait donc fait mauvais genre.
La brouille oubliée, l’attention devrait donc, théoriquement, pouvoir se concentrer sur le terrain. Dans son antre du Camp Nou, le Barça partira favori au vu des copies rendues par les deux équipes lors de la première journée. Alors que le Real a été accroché sur son terrain par Valence (1-1), les Blaugrana ont atomisé la Real Sociedad (5-1). Avec deux buts de Messi, lorsque Ronaldo est lui resté muet. La rivalité entre les deux meilleurs joueurs du monde, voilà l’un des autres enjeux majeurs de ce premier Clasico version 2012-2013. Et cet enjeu-là a le mérite d’être purement sportif.