Si vous souhaitez assister à France-Pays-Bas, mercredi, au Stade de France, en match amical, et que vous n'avez pas encore de billet, restez chez vous. Non, on ne doute pas du spectacle proposé mais on est sûr d'une chose : aucune place ne sera mise en vente au stade. Les 80.000 billets ont tous été vendus.
Une première depuis trois ans. Un Stade de France à guichets fermés, ce n'est pas forcément évident. Il faut même remonter trois ans en arrière, au 9 février 2011, pour trouver trace d'une affluence flirtant avec les 80.000 spectateurs dans l'enceinte dyonisienne. La venue du Brésil de Robinho et d'Alexandre Pato avait alors attiré 79.712 spectateurs. L'engouement suscité par ce match amical face aux Pays-Bas, le dernier avant la phase de préparation au Mondial proprement dite, fin mai, a plu à Didier Deschamps. Le sélectionneur national avait même ouvert l'annonce de sa liste, jeudi dernier, par cette information. "Je voulais vous informer que ce match sera joué à guichets fermés, ce qui par les temps qui courent est une bonne nouvelle", avait-il relevé. Lors du barrage contre l'Ukraine, le nombre de spectateurs n'était "que" de 77.000 spectateurs. Mais la qualification est passée par là.
L'impact de France-Ukraine. Si le Stade de France n'était pas tout à fait comble pour la venue de l'Ukraine, TF1 avait en revanche fait le plein devant les écrans. Plus de 13 millions de téléspectateurs - et près d'un téléspectateur sur deux - avaient ainsi suivi la qualification des Bleus pour le Mondial brésilien, avec même une pointe à 17,9 millions en toute fin de match. Cette dernière rencontre des Bleus à date a même constitué la meilleure audience de l'année 2013 et la meilleure pour un match de qualification depuis le funeste France-Bulgarie de novembre 1993. C'est un fait : l'équipe de France intéresse toujours. Un récent sondage commandé par l'institut TNS-Sofres publié en février dernier est venu le prouver une nouvelle fois : plus de six Français sur dix (63%) ont admis qu'ils suivraient les performances de l'équipe de France lors du prochain Mondial, du 12 juin au 13 juillet prochain.
Un équilibre encore fragile. La qualification face à l'Ukraine, obtenue avec un certain panache (0-2, 3-0), a tout changé ou presque. Oubliée la morosité qui aurait accompagné une non-qualification pour la Coupe du monde, deux ans avant l'Euro à domicile. Oubliés aussi les bémols sur la qualité technique des Bleus. Réalisé au lendemain de la qualification, un sondage BVA montrait que 61% des personnes interrogées s'intéressant au football jugeaient l'équipe de France "talentueuse", contre seulement 39% le mois précédent. Le lien entre résultats et popularité n'est donc pas une invention.
Avec la Suisse, l'Equateur et le Honduras comme adversaires au premier tour, les Bleus ont l'occasion de surfer sur cette belle dynamique lors de la Coupe du monde. Mais, en cas de contre-performance, la mécanique du cœur pourrait s'enrayer. Car malgré le billet pour le Mondial, les problèmes d'image affleurent toujours, entre les déclarations de Patrice Evra sur les consultants à la télévision ou les soucis extraconjugaux d'Olivier Giroud, sans parler des anciennes casseroles de Knysna, qu'un joueur comme Franck Ribéry continue d'incarner. De fait, à peine plus de 20% des Français trouvent aujourd'hui les Bleus sympathiques. Dans ce contexte, les sponsors des Bleus et leur équipementier ne seraient sûrement pas contre une belle performance contre les Pays-Bas, mercredi soir, au Stade de France. Histoire de continuer à préparer la Coupe du monde sur du velours. Ne serait-ce qu'une fine couche.
SONDAGE - Coupe du monde : peu de Français y croient
PHOTO - Les Bleus sous les yeux d'Enzo Zidane
BIZUTAGE - Digne va chanter "Papaoutai" chez les Bleus
SÉLECTION - Griezmann appelé chez les Bleus, pas Nasri ni Abidal