Neuf ans après sa dernière participation, le Borussia Dortmund, vainqueur de l'épreuve en 1997, fête ses retrouvailles avec la Ligue des champions, mardi soir face à Arsenal dans son magnifique écrin du Signal Iduna Park. Pourtant, le moral n'est pas au beau fixe au sein du groupe de Jürgen Klopp après un début de saison très laborieux. Dortmund. Son maillot jaune fluo à faire pâlir d'envie tous les stadistes du monde. Son capitaine emblématique Matthias Sammer, symbole d'un football simple mais diablement efficace. Son redoutable duo d'attaquants Stéphane Chapuisat - Karl-Heinz Riedle qui, à la manière de Chapi Chapo, résolvait toutes les énigmes posées par les défenses adverses. Sa finale de rêve disputée face à la Juventus et maîtrisée de bout en bout dans un stade de Munich entièrement voué à sa cause (3-1). C'était au début de l'été 1997 et le Borussia remportait la première Ligue des Champions de son histoire, devenant ainsi le troisième club allemand à s'imposer dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts de l'un des bastions de la Ruhr. Les Borussen vont en effet retrouver une compétition qui leur fait de l'oeil depuis neuf ans mais qui se refuse à eux. Comme une ex-girlfriend avec qui l'on a rompu brutalement mais dont la silhouette filiforme et le parfum enivrant nous rappellent au bon souvenir. Sauf, que le brillant self-made-man qu'il est devenu sitôt cette séparation digérée - une montée en puissance couronnée par un titre de champion en mai dernier - se liquéfie au moment de reconquérir sa belle. Comment interpréter en effet ce début de saison poussif (sept points en cinq rencontres) alors que le groupe de Jürgen Klopp a conservé le même pedigree, à savoir sa rigueur défensive, sa dose de créativité et son explosivité dans les vingt derniers mètres ? Le challenge serait-il devenu trop imposant pour ce célibataire plus endurci qu'endurant ? Dortmund parle la langue de Götze On ne drague pas à 35 comme l'on drague à 20 piges. Pas avec les mêmes artifices, du moins. Car la principale problématique, qui perturbe actuellement les nuits de Klopp, repose sur la gestion d'un effectif juvénile et pas forcément rompu aux joutes d'un match tous les quatre jours. L'an passé, Dortmund n'avait d'ailleurs pas hésité à sacrifier la Ligue Europa, quittant la scène continentale dès la phase de poules, pour continuer son cavalier seul en championnat. Et comme dit précédemment, le groupe n'a pas changé, hormis le départ du maître à jouer Nuri Sahin, fort bien compensé, du moins sur le papier, par les prometteurs Ilkay Gündogan et Ivan Perisic. Mais avec ces deux recrues, le champion d'Allemagne en titre n'avance pas. Il a déjà perdu deux fois et a même subi son premier échec à domicile depuis le match d'ouverture de la saison dernière. Pas vraiment de quoi se mettre en confiance avant la réception d'Arsenal, mardi soir. Arsenal, qui ne va pas tellement mieux que son prochain hôte, servira donc de tremplin pour la jeune troupe de Klopp. Et à l'entendre, le ressort est loin d'être rouillé. "Il faut absolument qu'on morde dans la saison. On a fait preuve d'impatience. Il nous faut quelqu'un qui sache dénouer la situation", explique l'ancien entraîneur de Mayence, qui attend Mario Götze comme le Messie. Ou le Messi, c'est selon. Car, le talentueux meneur de jeu, suspendu face au Hertha Berlin, possède ce génie qui pourrait permettre à sa formation de capitaliser enfin ses temps forts (60% de possession et 27 tirs aux buts samedi dernier). Et de franchir le cap de la phase de poules. Un premier rendez-vous à ne pas manquer si le Borussia ne veut pas jouer les Casanova éconduits.