Un air de déjà vu pour les Marseillais, un saut dans l'inconnu pour les Montpelliérains, la finale de la Coupe de la Ligue qui opposera samedi l'OM au MHSC n'offre pas la même perspective d'un camp à l'autre. Pour les Phocéens, il s'agit de préserver une dynamique qui l'an dernier avait mené le club olympien jusqu'au sacre national. Pour les Pailladins, c'est l'occasion de soulever un premier trophée depuis 1990. Voyage en terre inconnue... Le Stade de France, l'équipe première du MHSC s'apprête à y accoster pour la première fois de son histoire. Voilà 17 ans que Montpellier n'est pas allé en finale d'un événement majeur. A l'époque, le vaisseau dionysien n'était pas encore sorti des flots, et l'AJA avait maté le club héraultais au pied de la Coupe de France (0-3). Depuis, les Pailladins n'ont guère remporté qu'une symbolique Coupe Intertoto, en 1999. Si bien qu'à l'exception d'une anecdotique Coupe d'été décrochée en 1992, l'équipe chère à Louis Nicollin ne s'est plus illustrée depuis sa victoire en Coupe de France voilà 21 ans. C'est dire si l'OM, en face, ferait presque figure d'habitué du Stade de France et de ses honneurs, avec ses deux finales de Coupe de France malheureuses en 2006 et 2007 et son triomphe en Coupe de la Ligue la saison passée aux dépens de Bordeaux (3-1). "L'an dernier était l'occasion pour certains de gagner leur premier titre. Ça va être un peu ça pour Montpellier qui n'a rien gagné depuis de longues années", note ainsi Didier Deschamps. Et l'entraîneur des Olympiens d'afficher ses prétentions: "Peut-être qu'on ne le fêterait pas sur le Vieux-Port comme l'an dernier car on a un match très important contre Nice quatre jours après, mais c'est un titre, il n'a pas moins de valeur que les autres. Et mieux vaut avoir une ligne de plus au palmarès !" Voilà Montpellier prévenu, Marseille n'a aucune intention de sacrifier la coupe qui l'an dernier lui a permis de renouer avec la gagne, après 17 ans de disette. Si la Ligue 1 reste la priorité du champion de France sortant, la dynamique victorieuse dans laquelle l'OM est actuellement embarqué, et qui avait fait des miracles la saison passée dans la dernière ligne droite du championnat, est trop précieuse pour que les Mandanda et consorts ne jouent en dilettante samedi soir. René Girard, l'entraîneur du MHSC, ne s'attend de toute façon pas à une partie de plaisir: "L'OM, c'est une équipe très réaliste, une équipe bâtie dans le costaud. C'est moins pétillant que Lille ou Rennes, mais c'est une équipe présente et efficace, qui prépare les compétitions et sait être là dans les moments qui comptent." Nicollin: "On a les arguments pour battre l'OM" Pour autant, les Pailladins, défaits à deux reprises déjà cette saison par les Phocéens - pas plus tard que le week-end dernier à la Mosson (1-2) - veulent croire en l'exploit. "Si on perd cette finale, ça ne fera pas trop de bruit, dixit le président Nicollin sur l'antenne d'OMTV. Marseille, c'est Marseille. Mais je ne sais pas pourquoi, j'y crois. Si je n'y croyais pas, ce serait grave, on a les arguments pour battre l'OM." Même enthousiasme dans les mots d'Olivier Giroud: "Nous avons tout à gagner. La pression est sur leurs épaules. Pour les joueurs marseillais, ce serait presque normal de gagner. Ils ne feraient que confirmer leurs qualités en gardant leur titre. En revanche, pour nous, ce serait un exploit et ce serait génial pour le club si nous arrivions à décrocher ce titre. Nous allons tout faire pour l'emporter et ramener cette coupe à Montpellier." Buteur dans la défaite dimanche, l'attaquant montpelliérain veut y voir un signe: "A une semaine de la finale, cela donne beaucoup de confiance et beaucoup d'espoir. Finalement, c'est peut-être un petit coup du destin." "On va monter à Paris avec un bel esprit de revanche", promet quant à lui Younès Belhanda, remonté par le scénario de la dernière confrontation en date entre les deux formations. Paradoxalement, Didier Deschamps, lui, n'accorde aucun crédit aux événements du week-end passé. "Ces deux rencontres sont très proches, mais samedi ce sera un tout autre match. On sera dans un contexte Stade de France, pour une finale. Il n'y aura pas de points en jeu mais un titre à gagner." Le troisième pour un MHSC qui compte deux Coupes de France à son palmarès. Ou le 22e pour un OM qui affiche dans sa vitrine une Ligue des champions, neuf titres de champion, 10 Coupes de France et une Coupe de la Ligue...