Après deux sorties très décevantes face à la Norvège et la Hongrie, l'équipe de France joue déjà, vendredi à Lillehammer, sa survie dans l'Euro. Contre la Slovénie, adversaire largement à leur portée, les Bleues doivent l'emporter si elles ne veulent pas rentrer à la maison. Mais même si qualification pour le deuxième tour il y a, le rôle des Françaises pourrait y être très réduit. C'était à craindre et c'est arrivé. L'équipe de France n'a pas su élever son niveau de jeu à la hauteur de celui de ses deux premiers adversaires de l'Euro. Inexistantes contre les Norvégiennes mardi (22-33), très décevantes le lendemain face aux Hongroises (18-21), les filles d'Olivier Krumbholz se retrouvent donc dans l'obligation de battre la Slovénie pour obtenir la troisième place du groupe D et accéder au deuxième tour. Une équipe slovène qui se trouve exactement dans la même situation mais qui évolue, normalement, un ton en dessous des Françaises qui, faut-il le rappeler, sont vice-championnes du monde en titre. Cela ne s'est encore vu en Norvège. On n'a pour le moment jamais retrouvé ce groupe capable d'exploits l'an dernier en Chine. En plus de mal jouer, les Bleues semblent avoir perdu en route leur force de caractère qui leur a permis par le passé de renverser des montagnes. Si leur défaite initiale face aux Norvégiennes, parmi les grandes favorites de cette édition, s'expliquait par une différence de niveau certain, celle concédée contre les Hongroises a jeté un coup de froid sur un collectif en pleine crise de confiance. Car les Magyares ont été loin de livrer une prestation parfaite, mais ce fut suffisant pour mettre à terre une faible équipe de France. Eviter l'humiliation Que faut-il attendre des Bleues désormais dans cet Euro ? Capables du pire comme du meilleur, il faut souhaiter qu'elles aient gardé ce qu'elles ont de mieux pour la fin. Mais une victoire devant la Slovénie, battue de neuf buts par la Hongrie et de seize par la Norvège, ne changera pas les choses en profondeur. Si elles en ont besoin pour éviter une humiliante sortie de piste prématurée, les partenaires d'Amélie Goudjo savent déjà qu'elles entameraient le deuxième tour sans le moindre point. Autant dire que même un hypothétique parcours sans faute lors de la seconde phase ne leur assurerait pas un billet pour les demi-finales. Dès à présent, même si elles gagnent tous leurs matches, les Tricolores n'ont sans doute déjà plus leur destin entre leurs mains. Extrêmement déçu des performances de ses joueuses, Olivier Krumbholz le sait. "La messe est un peu dite", déclarait-il au soir de la deuxième défaite. Sauf miracle, cette jeune équipe de France, qui a encore beaucoup à apprendre, va traverser cet Euro 2010 comme un fantôme. Même si les handballeuses tricolores ont déjà montré à plusieurs reprises qu'il ne faut jamais les enterrer trop vite.