La rencontre de Ligue A féminine entre le club de Terville-Florange et celui du Cannet, qui a eu lieu samedi en Lorraine (2-3), a donné lieu à une scène très rare dans les salles de volley-ball. Une joueuse du club azuréen a en effet fait l'objet de remarques racistes de la part de plusieurs spectateurs. "C'était un petit groupe qui s'était mis à part dans la tribune et qui a commencé à m'injurier en termes racistes alors que j'étais au service", a expliqué la capitaine du club et internationale française, Myriam Kloster. "Ces personnes ont pu continuer à nous invectiver jusqu'à la fin du match et sont sorties de la salle sans être inquiétées."
Un groupe de lycéens mis en cause. Le président du club lorrain, Daniel Mroczkowski, a expliqué que les propos incriminés, qu'il n'a personnellement pas entendus, ont été tenus par un "petit groupe de jeunes, moins d'une dizaine" qui faisaient partie d'un groupe "d'une quarantaine de lycéens de Fameck (commune proche de Moselle, ndlr), accompagnés par cinq adultes et invités par le club". Dès que les dirigeants du club du Terville-Florange Olympique club (TFOC) ont été avertis, l'un d'entre eux "est monté en tribunes pour sermonner ces jeunes", a assuré Daniel Mroczkowski. Le professeur les accompagnant s'est alors rapproché et a indiqué que lui-même n'avait pas entendu ces propos. "Il est ensuite resté avec le groupe de perturbateurs" jusqu'à la fin du match, selon le dirigeant lorrain, qui a précisé que dix minutes après la fin de la rencontre, certains lycéens "sont revenus dans la salle pour s'excuser". Mais "cette affaire, on ne la laissera pas en l'état, nous ne voulons pas que l'image du club soit ternie par quelques imbéciles. On a rendez-vous lundi au lycée avec le proviseur et le professeur de sport" de ces lycéens, a affirmé le dirigeant du TFOC. "On va demander au lycée que les sanctions qui s'imposent soient prises", a-t-il promis, indiquant avoir appelé le président du Cannet "pour présenter les excuses du club".
Le Cannet mécontent.Le club du Cannet Volley-ball a publié un communiqué dénonçant les remarques racistes prononcées par certains spectateurs mais aussi le manque de réaction des arbitres. "Les joueuses ont déploré une absence totale de réactions quant à la gestion de ces dérapages inqualifiables émanant d'énergumènes, et signalés par la capitaine Myriam Kloster pendant le match et sur la feuille de match", écrit le club. "Nous ne manquerons pas d’interroger la Ligue nationale de volley-ball et la FFVB (fédération française de volley-ball, ndlr), quant à l'absence de réactions du corps arbitral, averti par deux fois de ces agissements par le capitaine." Le club conclut en précisant qu'il "se réserve le droit de poursuivre en justice les auteurs de ces propos racistes".