Francesc Fabregas ne devrait pas rejoindre Barcelone cet été, malgré les appels du pied répétés du club catalan et du joueur. Arsène Wenger s'y oppose toujours fermement, et s'expose du coup à un flot de critiques venues d'Espagne. Le ton est monté cette semaine avec la sortie médiatique de Xavi, alors que Johan Cruyff a curieusement apporté son soutien au Français. Serpent de mer du mercato depuis des années, la venue de Francesc Fabregas au FC Barcelone ne semble pas prête de se concrétiser cet été. Si Arsène Wenger reste ferme et que son homologue blaugrana, Pep Guardiola, demeure sobre, l'ébullition médiatique qui entoure ce retour au pays sans cesse repoussé du champion du monde 2010 a franchi un cap cet été. Celui de l'irrespect. "Irrespect", le terme a d'ailleurs été employé par le technicien alsacien pour commenter les propos de Xavi Hernandez, le milieu de terrain barcelonais affirmant mercredi que son ami "souffrait" de ne pouvoir venir malgré "tous les appels au secours possibles". L'irrespect, la bêtise même, a également marqué la saillie verbale du maire de la ville natale de Francesc Fabregas (Arenys de Mar), Estanislau Fors i Garcia, samedi dans les colonnes du tabloïd catalan Sport. "Cesc a été kidnappé. Si les Anglais sont si respectables, alors qu'ils se comportent correctement, attaque-t-il. Arsène Wenger doit arrêter de faire le pitre parce que c'est déroutant pour nous tous." Fustigé de toute part, le technicien des Gunners tient bon la barre et martèle toujours le même discours. S'il a démenti vendredi l'idée de dénoncer les propos de Xavi auprès de la Fifa, le Français a affirmé dans les colonnes du Guardian que "l'important, c'est que Cesc Fabregas est sous contrat avec Arsenal". Cruyff vole au secours de Wenger Et d'enfoncer le clou: "C'est un fait ! Arsenal veut le conserver et le reste n'est que rumeur". L'ancien coach de l'AS Monaco a néanmoins reçu le soutien inattendu d'une figure de proue du navire barcelonais, en la personne de Johan Cruyff. Le Néerlandais, président d'honneur du FCB, a insisté sur un point fondamental de l'affaire, sur lequel s'appuie en priorité Arsène Wenger: "Cesc a un contrat. Que dirions-nous si un joueur d'ici, comme Messi par exemple, était dans la même situation ?, se demande-t-il. [Arsène Wenger] préserve ses intérêts et non pas ceux des autres, c'est logique. Il a le droit de le conserver car Cesc a un contrat qui le lie avec Arsenal." L'intéressé adopte néanmoins - en tout cas en apparence - un comportement qui sert les intérêts d'Arsène Wenger en gardant le silence autant que possible. Tout juste rappelait-il au milieu du mois de juin que la décision finale reviendrait à son entraîneur. Il flattait autant Arsenal que Barcelone. De quoi, malgré lui, alimenter le climat peu appréciable qui entoure son avenir.