La rumeur avait eu beau enfler ces dernières semaines, cela reste un choc : Zinédine Zidane, l'un des plus grands footballeurs de l'histoire de France, champion du monde en 1998 avec les Bleus, a été nommé entraîneur de l'équipe première du Real Madrid, l'une des plus grandes institutions du foot mondial. L'éviction de Rafael Benitez, en poste depuis le début de la saison, et son remplacement par Zidane, ont été actés lundi après-midi par le président du club merengue, Florentino Perez, à l'issue d'une réunion de crise, dont les conclusions avaient été éventées quelques heures plus tôt par les grands quotidiens sportifs espagnols. Plus que le 2-2 concédé dimanche par le Real Madrid sur la pelouse de Valence, en infériorité numérique, Benitez paie le manque d'audace de son équipe et sa rupture avec plusieurs cadres du vestiaire.
Invité à s'exprimer devant les journalistes par le président du Real, Zidane, costume bleu à carreaux sur chemise blanche, a tenu une courte allocution, au contenu attendu - "C'est un honneur d'être nommé entraîneur du Real", "Je vais faire tout mon possible pour ce club" -, avant de poser - et c'est plus rare - avec sa femme Véronique et ses enfants, qui évoluent d'ailleurs dans les équipes de jeunes du Real Madrid.
Risque mesuré. Zidane, entraîneur de la "castilla", la réserve du Real, depuis l'été 2014, va devoir remettre sur pied une équipe certes qualifiée pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions et toujours en course en championnat (3e à 4 points du leader, l'Atlético Madrid), mais dont l'alchimie ne saute pas vraiment aux yeux. Afin d'éviter une deuxième saison sans trophée (le Real a déjà été éliminé de la Coupe du Roi après une piteuse erreur administrative), le président Perez a donc décidé de trancher dans le vif en se séparant de Benitez après un seul match en 2016. En nommant Zidane, le boss du Real prend un risque puisque Zidane n'a jamais entraîné une équipe première et qu'il n'a été diplômé qu'en mai 2015.
Mais il s'agit néanmoins d'un risque mesuré : Zidane a le soutien des supporters du Real et il connaît bien le club pour y avoir joué entre 2001 et 2006 (il avait notamment marqué ce fameux but en finale de la Ligue des champions 2002 face au Bayer Leverkusen) mais aussi pour y figurer dans l'encadrement depuis 2009, d'abord en tant que conseiller du président, puis en tant qu'assistant de Carlo Ancelotti lors de la saison 2013-14, marquée par la conquête de la dixième C1 de l'histoire du club, puis en tant que coach des jeunes depuis 2014.
Défi d'envergure. Le défi reste néanmoins d'envergure pour Zidane qui doit remettre sur le droit chemin une équipe ébranlée par des résultats tout juste corrects (mais aussi une gifle infligée par le Barça, 0-4), des blessures à répétition mais aussi par le scandale qui touche son attaquant vedette, Karim Benzema, mis en examen pour complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs dans l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena. Zidane n'avait d'ailleurs pas attendu d'être nommé entraîneur de l'équipe première pour prendre la défense de Benzema...