Au Portugal, la tension commençait à monter tranquillement samedi soir avant le choc avec les Bleus dimanche au Stade de France. Les supporters assis à l'ombre des terrasses de cafés lisboètes feuillettent des quotidiens sportifs et jouent volontiers au jeu des pronostics. Les commerçants du quartier Campo de Ourique ont installé des drapeaux dans les rues et le temps est prêt à s'arrêter pour la finale de l'Euro.
"21h de bus entre Lisbonne et Paris". L'un deux, Arlindo sent déjà la pression. "On vit ça très très intensément. On est à fond derrière la Seleçao. Les gens sont à la fenêtre, ils crient, sifflent. Demain, nous serons réunis en famille avec des tapas. Tout le quartier sera figé", lance-t-il. Il y a aussi ceux qui partent, mais impossible de trouver un billet d'avion pour Paris. Thiago, venu spécialement du Brésil avec son ticket pour la finale en poche, s'est reporté sur le bus. Mais entre Lisbonne et Paris, il a 21 heures de trajet. "J'ai juste pris un peu d'eau. Pour manger, on s'arrêtera toutes les quatre heures et j'aurai enfin fini mon voyage depuis Sao Polo. Si on pouvait au moins rapporter la victoire !"
Une victoire à laquelle il croit même s'il s'accorde à dire qu'elle sera difficile. Sur les terrasses, les Portugais voient tous leur équipe gagner mais beaucoup s'attendent à ce qu'elle se joue aux tirs au but, dans la douleur et la tension.