Accord sur les droits TV de la Ligue 1 : un "soulagement" pour le président de Reims

  • Copié
Antoine Cuny-Le Callet , modifié à

Après des semaines de crises et de rebondissements, la Ligue de football professionnel et la chaîne Canal+ ont trouvé un accord pour la diffusion de la Ligue 1 jusqu'à la fin de la saison. Invité d'Europe 1 vendredi, le président de Reims et membre du conseil d’administration de la LFP a témoigné de son "soulagement".

Le championnat de football français risquait de se retrouver sans diffuseur. Mais au terme d'un feuilleton rocambolesque, la LFP et Canal+ ont trouvé un accord pour diffuser le reste de la saison actuelle. "C’est le soulagement", soupire Jean-Pierre Caillot, président du stade de Reims et membre du conseil d'administration de la LFP. "Nous avons toujours considéré que le football était un produit premium. Donc il nous fallait un diffuseur pour que nos supporters puissent suivre nos rencontres."

Sur l'ensemble de la saison, le foot français aura reçu environ 683 millions d'euros en droits domestiques, dont 367 provenant de la chaîne cryptée, diffuseur historique de la Ligue 1. Le défaillant Mediapro aura payé environ 244 millions. Avant ce fiasco, les clubs espéraient un total de 1,217 milliard d'euros. Si Jean-Pierre Caillot est satisfait de voir un diffuseur sérieux s'occuper du championnat, il n'en demeure pas moins inquiet pour le futur des clubs français : "L’accord d’hier [jeudi] est très intéressant… mais financièrement ça ne va pas changer la problématique de la plupart des clubs qui vont tous être en déficit."

Un football à réinventer

Le président du stade de Reims évoque un manque de 1,3 milliard "pour l’ensemble du football". "[C'est] lié à la défaillance du diffuseur mais aussi à la crise du Covid et au fait que nous jouons tous nos matches à huis clos." S'attardant quelques instants sur la situation propre à son club, il estime ses pertes à 20 millions d'euros de droits TV et 10 millions de billetterie. Plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 devraient procéder à des plans sociaux.

Le football français est en tout cas amené à se réinventer. Aujourd'hui obligés de solliciter les joueurs pour qu'ils acceptent de baisser leurs salaires, les clubs attendent avec appréhension la renégociation des droits TV à la fin de la saison. Jean-Pierre Caillot va jusqu'à évoquer une "remise en cause du produit" Ligue 1 avec des droits TV qui sont "revenus dix ans en arrière". L'arrivée de nouveaux diffuseurs potentiels, comme le géant Amazon, sera scrutée avec une attention particulière.