Après 33 ans d'attente, Naples était proche de s'embraser à nouveau pour son troisième scudetto, mais le nul arraché par la Salernitana (1-1) en toute fin de match dimanche a retardé la fête pour un titre quasi-acquis. Largement en tête du championnat, avec 17 points d'avance avant la rencontre sur son dauphin, la Lazio, le Napoli semble garanti de remporter un titre qui le fuit depuis 1990 et l'ère de Maradona, trois ans après celui de 1987, là aussi grâce à la légende argentine.
Déjà remporté aux yeux des supporters, le scudetto est célébré depuis des semaines dans les rues du centre comme dans les "quartiers espagnols" où trône la célèbre fresque de Maradona, et où les drapeaux affichant "champion d'Italie" et les portraits des joueurs ont fleuri depuis plusieurs semaines. Craignant des débordements face à cette impatience, les autorités avaient d'ailleurs déplacé le match, initialement prévu samedi, à dimanche, après la rencontre entre l'Inter Milan et la Lazio Rome, dont l'issue influençait la course au titre : une défaite ou un nul des Romains étaient nécessaires aux hommes de Luciano Spalletti pour s'assurer du sacre en cas de victoire contre la Salernitana.
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Un titre fêté trop tôt
Quatre heures avant le début du match contre la Salernitana, les spectateurs faisaient déjà la queue devant le stade Diego-Maradona, dans une atmosphère enfiévrée. Visages peints en bleu aux couleurs de Naples, agitant des drapeaux depuis des scooters, des jeunes et des familles entières circulaient dans les rues dimanche matin, fêtant d'avance le titre promis à Naples.
La défaite de la Lazio (3-1) à San-Siro a provoqué une première explosion de joie, les supporters se jetant les uns dans les bras des autres. "C'est la première fois de l'histoire, mais aujourd'hui nous soutenions l'Inter!", a crié la jeune Sofia Sperduto, 14 ans et les cheveux teints en bleu. "C'est à nous ! Maintenant montrons au monde qui est Naples", s'est enthousiasmé Francesco Corrierio, 17 ans, un grand N bleu peint sur le visage. "Mon grand-père m'a transmis cette passion, aujourd'hui je célèbre ça aussi pour lui".
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"Nous ne sommes pas tristes"
Après une longue période de domination à sens unique mais stérile, l'arrière gauche napolitain Mathias Olivera a délivré des dizaines de milliers de spectateurs, et toute une ville, en précipitant le ballon de la tête dans les filets de Guillermo Ochoa (62e), entraînant un déluge de fumigènes et de pétards dans le stade et à ses abords. Mais l'attaquant de la Salernitana Boulaye Dia est venu doucher ses célébrations en égalisant de manière inespérée (84e). Pas suffisant pour éteindre la joie des Napolitains, mais assez pour retarder la délivrance finale, qui pourrait arriver dès la prochaine journée de championnat.
"Gagner à domicile aurait été un beau cadeau pour la ville, mais ça ne s'est pas passé comme ça", a réagi après le match Stefano Verde, 25 ans et en études d'ingénieur. "Mais nous ne sommes pas déçus, nous sommes sereins, nous ferons la fête un autre jour". "Nous ne sommes pas triste", a enchéri Riccardo Cappi, un patron de bar. "La victoire est juste un peu repoussée, ça ne change pas grand chose".