Alors qu'il a toujours affirmé le contraire, le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, a annoncé mardi soir que la convocation de Karim Benzema "dans les mois prochains ne sera pas liée au jugement" de l'affaire de la sextape. En octobre, le parquet de Versailles a requis dix mois de prison avec sursis contre l'attaquant du Réal Madrid.
Un revirement déconcertant. Noël Le Graët a changé d'avis : il a annoncé mardi dans les colonnes du Parisien que finalement, Karim Benzema pourra rester en équipe de France, même s'il est condamné dans l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena. Une déclaration d'autant plus surprenante qu'en 2015, ce même président de la Fédération française de football avait déclaré que "KB9" n'était plus sélectionnable en équipe de France. L'international Français était alors uniquement mis en examen. "C'est un joueur que j'aime beaucoup", disait-il en substance. "Mais il faut attendre que la justice se penche d'un côté ou de l'autre", avait-il conclu.
Une volte-face surprenante
Six ans après, la justice n'est toujours pas passée, pas avant deux semaines du moins. Karim Benzema risque dix mois de prison avec sursis et 75.000 euros d'amende. Noël Le Graët a donc tout de même bien évolué sur la question. En 2019, il avait juré que la carrière de Karim Benzema en équipe de France était terminée. Depuis, il a validé non seulement le retour de l'attaquant du Réal Madrid en bleu pour l'Euro, mais aussi depuis hier donc, son maintien quelle que soit la décision du tribunal de Versailles. La convocation de Karim Benzema "dans les mois prochains ne sera pas liée au jugement", assure-t-il.
Pour la FFF, Benzema a déjà purgé sa peine
Alors, on a le droit de trouver ce retournement de situation au mieux déroutant, au pire cynique ou démagogique. Il est vrai que Benzema brille sur le terrain en ce moment avec le Réal. Avec les Bleus, il a regagné le cœur du public. Il est aussi l'un des favoris pour le Ballon d'Or. Difficile donc, voire impossible désormais de se passer de lui sur le terrain, même avec cette épée de Damoclès judiciaire au-dessus de la tête. À la Fédération française de football, ce matin, certains estiment que le joueur, absent durant tout de même six ans des Bleus a, d'une certaine manière, déjà purgé sa peine. Il a surtout totalement retourné la situation à son avantage.