Bernard Laporte est à nouveau dans l’œil du cyclone. Le ministère des Sports a annoncé lundi qu'il va transmettre à la justice son rapport sur les pressions dont est soupçonné le président de la Fédération française de rugby (FFR) dans l'affaire des sanctions contre le club de Montpellier.
Il appartiendra au parquet concerné de décider s'il ouvre une enquête pénale. En cause, une possible intervention du patron du rugby français pour réduire une sanction disciplinaire contre le club de l'entrepreneur Mohed Altrad, dont le groupe Altrad, sponsor de l'équipe de France, avait signé un contrat d'image début 2017 avec une société de Bernard Laporte, BL Communication.
Altrad, un proche de Laporte. Bernard Laporte a-t-il fait pression sur des membres de sa fédération pour arranger son ami Mohed Altrad ? Voilà la question à laquelle la justice devra répondre. Les faits remontent au mois de juin : à l'époque, l'ancien sélectionneur du XV de France est fraîchement élu patron du rugby français. Il aurait alors fait pression sur des membres de la commission de discipline pour réduire une sanction contre le club de Montpellier, propriété de Mohed Altrad.
Sauf que l'homme d'affaires a rémunéré Laporte à hauteur de 150.000 euros pour participer à quelques conférences chaque année, accréditant les soupçons de conflits d’intérêt et de collusion. Des soupçons dont Bernard Laporte s'est toujours défendu : "Je ne démissionnerai pas parce que je ne suis pas impliqué", avait-il déclaré sur Europe 1 à la mi-novembre.
Des dysfonctionnements à la FFR. Aujourd'hui, après trois mois d’enquête et une vingtaine d'auditions, l'inspection générale de la jeunesse et des sports estime que les zones d'ombres sont encore nombreuses et dépassent ses compétences. Ce sera donc à la justice de s'occuper de cette affaire. Le ministère, pour sa part, concède des dysfonctionnements manifestes au sein de la Fédération française de rugby et exige sans attendre des changements dans son organisation.