La chancelière allemande Angela Merkel respecte la décision du joueur de foot Mesut Özil de quitter l'équipe nationale au lendemain de l'annonce tonitruante de sa retraite internationale, accusant notamment la fédération de football allemande de racisme.
Merkel "apprecie beaucoup Mesut Özil". "Comme vous le savez la chancelière apprécie beaucoup Mesut Özil. Mesut Özil est un joueur de foot qui a beaucoup fait pour l'équipe nationale. Mesut Özil a désormais pris une décision qui doit être respectée", a dit lundi Ulrike Demmer, porte-parole d'Angela Merkel.
"Je ressens du racisme". Mesut Ozil a annoncé dimanche qu'il quittait la sélection d'Allemagne en mettant en avant le "racisme" dans les critiques dont il est victime après l'élimination de la Mannschaft dès le premier tour de la Coupe du monde 2018 de football. "C'est avec un cœur lourd et après beaucoup de réflexion que, à cause des événements récents, je ne jouerai plus pour l'Allemagne de matches internationaux aussi longtemps que je ressens du racisme et du manque de respect à mon égard", écrit le joueur d'origine turque sur son compte Twitter. Le milieu de terrain s'estime victime de racisme depuis qu'il a posé en mai pour une photo avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Un départ qui crée la polémique. Ce départ fait polémique en Allemagne, la presse populaire tirant notamment à boulets rouges sur le joueur qui faisait parti de l'équipe championne du monde en 2014 et de celle éliminée de manière humiliante au Mondial cet été. Angela Merkel était déjà montée au créneau en juin pour défendre Mesut Özil et son coéquipier Ilkay Gündogan après qu'ils ont été sifflés par le public en raison de leur rencontre avec le chef de l'Etat turc. "Ils appartiennent à l'équipe nationale, et je me réjouirais que les fans les applaudissent aussi", avait-elle lâché à la télévision.
Heiko Maas minimise la polémique. De nombreux médias et personnalités publiques allemands estimaient lundi que la démarche de Mesut Özil témoignait des problèmes d'intégration en Allemagne, les uns estimant que le joueur était la victime de réflexes racistes, quand d'autres au contraire jugeaient, parfois de manière très virulente, que le milieu d'Arsenal était en tort. Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a balayé de son côté la polémique : "je ne pense pas que le cas d'un multimillionnaire vivant en Angleterre nous apprenne quelque chose sur les capacités d'intégration de l'Allemagne".