L'ascension controversée dans le foot allemand du RB Leipzig, détenu par Red Bull, peut être comparée à l'arrivée de Apple sur le marché de l'informatique: une marque sans tradition qui offre un produit performant, selon le coach d'Hoffenheim cité samedi par le quotidien Süddeutsche Zeitung.
"Tout le monde a un iPhone". Hoffenheim reçoit dimanche le club de Leipzig, pour la première journée de Bundesliga. "Tête de turc" des supporters allemands, méprisé, hué, voire parfois boycotté par les fans d'autres clubs, Leipzig est accusé de n'être qu'un objet de marketing au service d'une marque commerciale. Et surtout de ne pas avoir de "tradition", une notion-clé pour le supporter de football allemand. "Dans le monde de l'économie", dit l'entraîneur d'Hoffenheim Julian Nagelsmann, "quand une start-up arrive avec de nouvelles inventions, personne ne dit 'ils n'ont pas de tradition, donc leur produit est nul et je n'en veux pas' (...) Il y a 30 ans, personne ne connaissait Apple, et maintenant tout le monde a un iPhone".
"Aucun mal à la société". "Bien sûr il y a des clubs qui suscitent des émotions très fortes", concède-t-il, "mais il faut aussi rendre hommage au travail réalisé par les clubs, qu'ils soient récents ou qu'ils existent depuis des décennies". Et de souligner les efforts de formation des jeunes pour lesquels le jeune club est déjà réputé: "(le RB) ne fait aucun mal à la société. Ils éduquent les jeunes talents, les aident dans leur développement personnel et dans leurs études. Quand 20 jeunes travaillent avec discipline et esprit d'équipe pour atteindre un but, c'est beaucoup mieux que s'ils sont là à traîner dans la rue", insiste Nagelsmann.
Leipzig est détenu à 49% par la marque Red Bull, et à 51% par une association dont tous les membres sont... employés de Red Bull. Le RB est le premier club d'une ville de l'ex-RDA à revenir en première division depuis 2009.