Ancien entraîneur adjoint des Diables rouges, Thierry Henry fait son retour sur les terres belges mercredi soir aux commandes de Monaco, dont il a pris la tête à la mi-octobre, pour affronter Bruges en Ligue des Champions. "J'avais un pays d'adoption qui était l'Angleterre [où il a longtemps joué avec Arsenal]", a-t-il confié à la veille du match. "Et maintenant j'en ai un deuxième avec la Belgique". Un match qui se jouera en Belgique, donc, où il a passé deux ans, et dans le cadre de la Ligue des Champions, cette compétition avec laquelle l'ancien attaquant a une histoire mouvementée.
Un entraîneur "exigeant" salué en Belgique
À la tête d'une AS Monaco mal en point avec cinq défaites consécutives, Thierry Henry devra démontrer tout son savoir-faire pour mener son équipe à la victoire. Du côté belge néanmoins, on ne doute pas des capacités du nouvel entraîneur à rebondir. Après deux années comme entraîneur adjoint de l'équipe nationale belge, Thierry Henry laisse dans le pays une image de professionnalisme et d'expérience.
Recruté en 2016 pour "insuffler à [la] talentueuse équipe [nationale belge] l'assurance requise", selon Bart Verhaeghe, le vice-président de l'Union belge de foot dans La Dernière heure, l'ancien attaquant d'Arsenal n'a pas démérité puisqu'il a aider les Diables rouges à atteindre les demi-finales de la Coupe du monde 2018, la meilleure performance de leur histoire. "À partir du moment où il faisait partie du staff, il a marqué l'histoire" du football belge, assure Mehdi Bayat, vice-président de la commission technique de l'équipe au même journal.
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Thierry Henry a su apporter son expérience en tant que joueur pour tirer le meilleur de son équipe. "Ces deux dernières années, nous l'avons vu grandir", remarque Richard Evans, préparateur physique de l'équipe belge. "Thierry est un tel passionné du jeu… Sa compréhension du jeu est exceptionnelle." Une compétence qu'il a pu mettre au service de son équipe d'adoption pendant les 26 mois où il a officié.
Quant à son avenir avec Monaco, "il est très exigeant. Il a les capacités tactiques, l'expérience de ceux avec qui il a travaillé", assure toujours Richard Evans. "Il va pouvoir appliquer tout cela à son équipe. Il sera très offensif. Ce sera spectaculaire", prévoit-il pour le match de mercredi.
Une histoire déjà mouvementée en Ligue des Champions ...
Après avoir perdu ses deux premiers matches dans la compétition, Monaco n'aborde pas la rencontre sous les meilleurs hospices. Mais Thierry Henry ne se décourage pas. "La Champions League, c'est quand même un rêve. Tu veux la jouer, y participer et nous, à l'heure actuelle, on peut prendre ça pour retrouver la confiance", a-t-il déclaré mardi.
L'ancien attaquant a lui-même mis plus de 10 saison avant de soulever enfin la coupe aux "Grandes Oreilles" avec le Barça en 2009. Autant dire que la Ligue des Champions, Thierry Henry la connaît bien. Et c'est avec Monaco qu'il y avait débuté. Demi-finaliste dès sa première saison dans la compétition en 1997-1998, il avait, à 20 ans à peine, marqué au retour contre la Juve (2-2). Lui qui termina cette saison-là deuxième meilleur buteur de la compétition (avec sept buts, derrière les 10 de Del Piero) commençait à écrire sa légende.
À Arsenal, ce fut plus chaotique. La finale perdue au Stade de France en 2006 contre Barcelone sonna comme le début de la fin de son histoire avec le club londonien. C'est finalement en s'engageant chez les Blaugranas qu'il parvint à réaliser son rêve. Après une demi-finale perdue en 2008, il remporta l'édition suivante à Rome contre Manchester United (2-0).
Mercredi, Thierry Henry retrouve donc une compétition qui lui a permis de se révéler comme joueur. Peut-être lui permettra-t-elle de le faire également en tant qu'entraîneur?
... une autre à construire avec Monaco
L'As Monaco dont il vient de prendre les rênes est à la dérive. 19ème et relégable en L1 avec six petits points inscrits en 10 rencontres, l'ASM est loin de sa forme des saisons passées. Pour espérer une qualification, les Rouge-et-Blancs devront obligatoirement battre le FC Bruges. Et pour viser une troisième place du groupe, synonyme de Ligue Europa en février prochain, il faudra au moins ne pas perdre dans la Venise du Nord...
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Malgré l'enjeu en perspective, chaque match est l'occasion pour Thierry Henry de mettre en place ses idées afin d'offrir un jeu cohérent, de retrouver une forme de sérénité, d'alimenter la confiance personnelle et collective. "C'est bien d'avoir un match après Strasbourg [perdu 2-1 samedi dernier] pour essayer de reprendre confiance et de moins cogiter sur certains trucs dans la semaine", a souligné le technicien. "On essaie de chercher une victoire ou un gros match le plus rapidement possible pour retrouver de la confiance."
C'est pourquoi Monaco ne lâchera pas le match à Bruges. Malgré les absences de Danijel Subasic, de Radamel Falcao et de Rony Lopes, l'objectif est de poursuivre la mise en place des schémas entrevus à Strasbourg (défaite 2-1), samedi, et de s'adapter aux forces et faiblesses des joueurs. Avec pour finalité la volonté de ne pas subir une historique sixième défaite consécutive, toutes compétitions confondues. Et de recevoir Dijon, samedi prochain en L1, avec un moral retrouvé.