"Kevin Mayer ne prendra pas part à l'épreuve de décathlon des Jeux olympiques de Paris 2024", écrit la délégation française, quelques heures après que la tête d'affiche des Bleus de l'athlé s'est testée sur la piste violette du Stade de France en fin de matinée, cuisse gauche solidement strappée.
"Malheureusement, les tests n'ont pas été concluants, ils ne donnent aucun espoir sur le fait d'être compétitif demain (vendredi)", se désole le double champion du monde (2017 et 2022) sur les réseaux sociaux. La présence de Mayer au départ du 100 m, première des dix épreuves du décathlon, était compromise depuis qu'il a chuté en plein 110 m haies au meeting de Paris le 7 juillet, sur la piste du stade Charléty.
Après avoir simplement évoqué une "lésion importante au niveau de l'ischio-jambier gauche", le doublé médaillé d'argent olympique (2016 et 2021) a précisé la veille souffrir d'un "tendon déchiré à 95%". "Je suis à deux doigts d'avoir un tendon en moins", avait-il lâché. A ce moment-là, il avait évalué ses chances d'"être au départ du 100 m" à "peut-être 10%". "C'est un miracle de ouf si ça passe", avait-il résumé devant la presse, les larmes aux yeux. "Si je n'arrive pas à faire 30 mètres à fond, sans rien sentir, c'est sûr que 100 m, ça ne passera pas", avait-il poursuivi.
Rêve de Stade de France envolé
"Moi, je m'en fous que ça pète. Je suis en accord avec ça. Mais me donner en spectacle dans le Stade de France... Je ne sais pas...", avait-il envisagé avec émotion. Déjà, lui qui rêvait de s'offrir aux Jeux de Paris l'or olympique qui manque à son palmarès, expliquait avoir d'ores et déjà "fait le deuil de (ses) espérances" olympiques.
Avant ça, Mayer avait pourtant fait renaître un temps l'espoir quand il avait évoqué des "progrès surprenants" sur les réseaux sociaux. En vain finalement. "On a souvent parlé d'impossible n'est pas Mayer, il a su repousser des limites sur les performances, casser des choses qu'on ne pensait pas possibles, mais casser des délais physiologiques de récupération, c'est beaucoup plus aléatoire, beaucoup plus compliqué", comparait mardi Romain Barras, le responsable de la haute performance à la Fédération française d'athlétisme (FFA) et lui-même ancien décathlonien.
Avant sa blessure dans la dernière ligne droite avant les Jeux de Paris, le détenteur du record du monde du décathlon (9.126 points) avait déjà eu toutes les peines du monde pour se qualifier pour la grand-messe olympique, de Brisbane, en Australie, à la Californie.
Il avait fini par y arriver sur le fil, à moins de trois semaines de la date limite, mi-juin aux Championnats d'Europe à Rome. "Je sais le plaisir que c'est d'aller aux JO, mais je ne sais pas encore le plaisir que c'est d'être dans le Stade de France. C'est mon rêve", se réjouissait alors Mayer à la perspective de vivre ses quatrièmes Jeux, à domicile. Un rêve maintenant évanoui.