Après la natation, place à l’athlétisme : les Mondiaux d'athlétisme ont débuté samedi à Pékin et dureront jusqu'au 30 août. Si, contrairement aux nageurs, les athlètes français ont peu de chance de multiplier les podiums, ils ont néanmoins bien commencé la compétition. Lavillenie à la perche, Lemaitre et Vicaut sur 100 mètres, Kowal en 3.000 mètres steeple : retour sur les faits marquants de cette première journée.
Perche : Lavillenie se qualifie facilement en finale. Le champion olympique Renaud Lavillenie s'est qualifié pour la finale de la perche des Mondiaux de Pékin, en franchissant une seule barre à 5,70 m, samedi à Pékin. Lavillenie a franchi d'entrée la hauteur décidée comme qualificative par le jury. "J'ai été capable de bien m'adapter aux conditions et au contexte. Mais tout sera remis à plat lundi pour la finale", a commenté Lavillenie, dont le titre de champion du monde en plein air est le dernier trophée qui manque à son palmarès.
Cette finale regroupera un nombre impressionnant de finalistes, 16, ce qui laisse supposer un concours d'une assez longue durée, et pour le recordman du monde, une entrée en lice tardive. Le principal concurrent de Lavillenie, le Canadien Shawn Barber, sera lui aussi en finale lundi à partir de 13 heures 05 (heure française), de même que le champion du monde en titre l'Allemand Raphael Holzdeppe. Les qualifications n'ont en revanche pas souri à un autre prétendant, le Brésilien Thiago Braz qui n'a pu franchir que 5,65 m. Elles ont aussi puni le Grec Konstadinos Filippidis, vainqueur en Ligue de diamant à Paris. "Oui, Braz et Filippidis seront absents, mais il reste Holzdeppe et Barber. Et j'aurais préféré les avoir en finale, mais qu'on ne soit que 12", a conclu le Français.
100 mètres : Vicaut très en jambe, Lemaitre passe de justesse. Christophe Lemaitre s'est qualifié samedi dans la douleur pour les demi-finales du 100 m des Mondiaux de Pékin en terminant 3e de sa série remportée par l'Américain Tyson Gay en 10 sec 11/100 (vent: -1,4 m/s). Lemaitre a été rejoint quelques minutes plus tard par Jimmy Vicaut, 4e performeur mondial cette saison, qui a lui dominé sa série en 9 sec 92/100e (vent: +0,3 m/s), de manière brillante. Vicaut égale au passage l'ancien record de France de Christophe Lemaitre, qu'il a porté à 9 sec 86/100e le 4 juillet dernier à Paris.
Tous participeront dimanche aux demi-finales, voire à la finale (15h15), mais leurs chances de l'emporter en finale sont minces. En effet, Usain Bolt s'est qualifié sans forcer (9.96 avec un vent négatif de 0,2 m/s) et ne semble avoir qu'un seul rival : l'Américain Justin Gatlin, qui a réalisé le meilleur chrono de toutes les séries en 9 sec 83/100e avec un vent très favorable (2,1 m/s).
3.000 mètres steeple : Yoann Kowal n'y était pas. Le Français, champion d'Europe du 3000 m steeple, ne s'est pas qualifié pour la finale du 3.000 m steeple, en terminant 4e de la 1re des trois séries, la plus relevée. Kowal, 28 ans, a été devancé au sprint par deux des favoris, le Kényan Conseslus Kipruto, vice-champion du monde 2013, et l'Américain coiffé avec un petit chignon Evan Jager, mais aussi le Canadien Matthew Hughes (3e). Les trois premiers de chaque série étaient directement admis à la finale, lundi, plus les six meilleurs temps.
La 1ere course, et surtout le 1er km, a été disputé lentement (8:41.41 pour Kipruto), chrono fatal au Français. "C'est frustrant, car sur ces ryhmes-là, Kipruto et Jager, qui valent 8 minutes, sont plus forts. Est-ce que j'aurais dû relancer après, avec le risque de me cramer", a expliqué le Périgourdin, au bord des larmes. "Pourtant, après une minute de panique dans la chambre d'appel, j'étais en mode combat sur la piste, avec une gestion physique et mentale parfaite. Même mon dernier tour a été bon. Le point positif c'est que je suis à la lutte avec eux, qu'il y a une validation du travail des dernières semaines. Mais je n'ai rien montré, je n'ai pas honoré le steeple français", a ajouté Kowal.
Marathon : champion... à 19 ans. L'Erythréen a lancé les 15e Mondiaux d'athlétisme en dominant l'épreuve d'ouverture du marathon, samedi à Pékin, où les principaux favoris ont échoué dans la chaleur. Ghebreslassie - une timide moustache soulignant un visage ascétique - a marqué les esprits en devenant à 19 ans le plus jeune vainqueur des Mondiaux au marathon.
L'Erythréen en était seulement à son 4e marathon. Pour son baptême du feu, en 2014 à Chicago, il avait terminé 6e après avoir emmené les ténors jusqu'au 35e km sur des bases de 2 heures 04 minutes. Cette fois, c'est bien lui qui a pris en main le drapeau de sa nation à l'entrée du stade, déjà bien garni. "Mes parents voulaient faire de moi un brillant étudiant, et moi, je voulais devenir un grand athlète", a expliqué l'Erythréen.