Va-t-il s'offrir sur le gong un billet olympique pour le Stade de France début août ? Dernière chance pour le perchiste Renaud Lavillenie, dimanche aux Championnats de France d'athlétisme à Angers, de s'inviter sur le fil aux Jeux de Paris. Le champion olympique 2012 et ex-détenteur du record du monde du saut à la perche savait depuis qu'il avait décidé de se faire opérer au niveau des ischio-jambiers en septembre dernier qu'une course contre-la-montre l'attendrait à son retour à la compétition à la fin du printemps, à peine plus de deux mois avant la grand-messe olympique.
Elle arrive à son terme dimanche. L'équation est simple pour Lavillenie : s'il franchit 5,82 m -- la hauteur des minima olympiques -- il fera un pas décisif vers Paris ; sinon, il dira adieu à une quatrième et vraisemblablement dernière participation aux JO, à 37 ans. "Jamais une position confortable", convenait-il samedi à Toulouse après son précédent concours qui a tourné court, son sixième depuis sa reprise. Il n'a pu y éviter un deuxième zéro pointé en trois compétitions (après celui au Bourget mi-juin).
"Ce sera un exploit si j'y arrive, mais ce ne sera pas le premier exploit de ma carrière", estimait le multimédaillé européen et mondial. C'est que la situation s'est encore corsée pour Lavillenie quand sa cuisse s'est mise à grincer en pleine montée en puissance au début du mois, après deux concours terminés à 5,70 m et 5,72 m, et prometteurs.
Deux ans sans se hisser aussi haut
"Les dernières semaines furent mouvementées, avec des hauts à 5,72 m, et des bas avec une petite blessure, Mais l'heure est venue de mettre tout ça derrière moi et de me projeter à fond sur la dernière échéance", retrace le Clermontois sur les réseaux sociaux, déterminé à "aller au bout de ce rêve sans regrets".
"Tout jouer sur une seule compétition est un beau challenge, très excitant, surtout (en) revenant d'une opération importante", poursuit-il. Lavillenie ne s'est plus élevé aussi haut que demandé depuis quasiment deux ans. Il avait franchi 5,87 m en finale mondiale à Eugene (États-Unis) en juillet 2022 et s'était classé cinquième. Avant la compétition angevine, seul un perchiste français a réussi les minima olympiques : Thibaut Collet, cinquième aux Mondiaux-2023 l'été dernier et qui vient de hisser son record personnel à 5,95 m, sous les yeux de Lavillenie.
Si les 5,82 m lui résistent dimanche, une autre ambition de Lavillenie lui échappera : celle d'être porte-drapeau de la délégation française sur la Seine, pour la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, le 26 juillet. Le champion olympique 2012 est un des deux candidats présentés par l'athlétisme français, avec la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon. Les porte-drapeaux seront connus le 12 juillet, à deux semaines du coup d'envoi des JO-2024.