Est-ce que les attaques de loups vont s'inviter sur le passage du Tour de France dans les Alpes ? Par loup, on n'entend pas les grimpeurs tapis dans le peloton, avides de victoires et d'échappées solitaires, mais bien du canidé qui donne des maux de tête aux éleveurs. Pour protester contre "l'inefficacité des mesures", certains d'entre eux seraient même prêts à perturber le passage du Tour de France les 22 ou 23 juillet prochains. "Nous ne sommes pas contre le loup mais la situation n'est plus tolérable. Personne ne maîtrise plus rien. Des actions coup de poing ne sont pas exclues : certains éleveurs sont prêts à bloquer et à perturber le passage du Tour de France", a ainsi prévenu Jean-Paul Comte, président de la fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) de la région Paca.
Une action des éleveurs sur la route de... Pra-Loup ? Dans une lettre adressée au Premier ministre, les syndicats agricoles et d'éleveurs de la région demandent à rencontrer un des ministres en charge de la question du loup. Faute de quoi, ils menacent d'organiser des actions coup de poing lors de la 17ème étape, qui relie Digne-les-Bains à Pra-Loup (ça ne s'invente pas) ou lors de la 18ème étape, Gap-Saint-Jean-de-Maurienne, deux étapes prévues les 22 et 23 juillet, lors de la dernière semaine du Tour. Une première manifestation est prévue le 21 juillet, dans les rues de Gap. Les agriculteurs et éleveurs sont invités à se vêtir de noir lors de deux transhumances prévues en direction de la préfecture. Les syndicats exigent que le loup ne soit plus considéré comme une espèce protégée par la Convention de Berne.
8.560 brebis mortes en 2014. Le nombre de loups tués en France s'est élevé à 19 en 2014-2015, un chiffre en augmentation. En 2014, 8.560 brebis ont de leur côté été déclarées mortes à cause du loup et ont donné droit à des indemnisations pour les agriculteurs. Dans un arrêté du 30 juin dernier, le gouvernement fixe à 36 le nombre de loups qui pourront être abattus cette année dans le cadre de la protection des troupeaux, contre 24 auparavant. Les conditions pour autoriser les tirs ont par ailleurs été assouplies.