"La douleur, la panique (...) c'étaient les 15 minutes les plus longues de ma vie", a raconté vendredi sur Instagram Marc Bartra, le défenseur de Dortmund blessé dans l'attentat de mardi.
Le "pire" obstacle de sa vie. Sur la photo qui accompagne son long message émouvant, on le voit dans son lit d'hôpital, le bras droit plâtré quasiment jusqu'à l'aisselle. De dos à côté de lui, une femme porte une petite fille dans ses bras. "Aujourd'hui, j'ai reçu à l'hôpital la visite qui me rend le plus heureux", écrit l'Espagnol de 24 ans : "Ils sont tout pour moi, c'est pour eux que je lutte toujours pour surmonter les obstacles, et celui-là a été le pire de ma vie, une expérience que je ne souhaite à personne au monde".
"La douleur, la panique et l'incertitude de ne pas savoir ce qui se passait, et combien de temps ça allait durer. Ce furent les quinze minutes les plus longues et les plus dures de ma vie", raconte Bartra, touché lorsque trois bombes ont explosé au passage du bus du Borussia, qui se rendait au stade pour le quart de finale de Ligue des champions contre Monaco.
"Fierté". "Le choc de ces journées s'atténue petit à petit et laisse la place au désir de vivre, de se battre, de travailler, de rire, de pleurer, de sentir, d'aimer, de croire, de jouer, de m'entraîner, de continuer à profiter de mes proches, de ceux que j'aime, des amis, de ma passion, de défendre, de sentir l'herbe comme je le fais avant les matches pour me motiver", poursuit-il. "Quand je regarde mon poignet, enflé et grièvement blessé, vous savez ce que je ressens?" demande encore Bartra: "De la fierté. Je le regarde en me disant que tout le mal qu'ils ont voulu nous faire s'est résumé à cela". Les bombes qui ont visé le bus étaient faites pour tuer, selon les enquêteurs.
"La seule chose que je demande, LA SEULE CHOSE", implore encore le joueur qui sera indisponible au moins quatre semaines, "c'est que nous vivions TOUS en paix, en laissant les guerres derrière nous". Il remercie aussi chaleureusement dans son message tous ceux qui lui ont apporté leur soutien, de l'équipe médicale aux supporters, en passant par son club et les médias.
L'enquête stagne. Vendredi, jour férié en Allemagne, l'enquête en était toujours au même point. Les autorités travaillent sur la possibilité d'un attentat islamiste, mais sans certitude et sans écarter d'autres pistes. Le Borussia Dortmund, qui a finalement perdu 2-3 le match joué mercredi contre Monaco, accueille samedi l'Eintracht Francfort en championnat.