Quand il s'agit des banlieues, le ton de Yannick Noah devient grave. "Les mots, ce sont les mots. Ce qui compte, c'est l'action", assène-t-il jeudi au micro d'Europe 1. "Il y a beaucoup de gens qui parlent et qui ne font rien. (...) Il faut y aller. Il faut aller aider ces mômes", a-t-il demandé quelques jours après l'interpellation musclée de Théo à Aulnay-sous-Bois. L'ancien joueur de tennis, désormais capitaine des équipes de France de Coupe Davis et de Fed Cup, a toujours été particulièrement concerné par la vie dans les banlieues. Son initiative "Fête le mur", qui vise à développer le tennis dans les cités, en est la parfaite illustration.
"Trop de gens parlent des cités sans y avoir jamais mis les pieds." Il a donc logiquement été interrogé sur l'affaire Théo, qui s'est déroulée dans une cité d'Aulnay-sous-Bois. "Ce qu'il s'est passé, c'est médiatisé, mais c'est le quotidien", affirme-t-il. "C'est le quotidien des gamins de banlieue, c'est comme ça que ça se passe. La tension qui y règne est incroyable. Mais il y a beaucoup de gens, trop de gens, qui en parlent sans y avoir jamais mis les pieds. C'est ça le vrai problème."
"Politiquement, c'est un peu n'importe quoi ce qu'il se passe en ce moment." La vie dans les banlieues, encore plus après les événements récents, sera donc très probablement l'une des questions centrales lors de la présidentielle. Il y a cinq ans, Yannick Noah avait soutenu François Hollande pendant sa campagne. Va-t-il s'engager de la même façon en 2017 ? "Ça dépend, je vais voir. Je vais étudier mes fiches, voir les programmes et si jamais j'ai quelque chose à dire... De toute façon, j'irai voter, ça c'est sûr", assure-t-il même si selon lui, "politiquement, c'est un peu n'importe quoi ce qu'il se passe en ce moment".