Arrivé à la tête de l'OL en 1987, Jean-Michel Aulas a su faire de ce club de D2 un des fleurons du football européen. Retour sur la succes story de cet entrepreneur informatique passionné de ballon rond, et avec de nombreuses ambitions.
Il "rêvait de ramener l'Olympique lyonnais au plus haut niveau". Ce mercredi soir face au FC Barcelone, il a une chance d'y arriver. A quelques heures du choc entre Lyon et le Barca en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions, retour sur la "success story" de Jean-Michel Aulas, l'emblématique entrepreneur et président de l'Olympique lyonnais depuis 1987.
Un "club tranquille" de D2 criblé de dettes
Si l'OL est actuellement un grand club bardé de titres, en 1987, on était loin de ce prestige : avec seulement trois Coupes de France, l'Olympique lyonnais est un club de deuxième division criblé de dettes, habitué au bas de tableau. "Lyon était un petit club tranquille", résume Laurent Fournier, qui portait le maillot blanc rouge et bleu à l'époque. "Il y a beaucoup de jeunes joueurs, pas mal de problèmes financiers et ça devient compliqué d'essayer de rivaliser avec les grosses cylindrés", ajoute l'ancien joueur au micro d'Europe 1.
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Tout reste à construire, donc. Jean-Michel Aulas, âgé de 38 ans, est alors PDG de la Cégid, l’un des pionniers des services informatiques en France. Passionné par le football, il est régulièrement invité d'une émission de TF1 présentée par Bernard Tapie, qui le voit bien prendre la tête de l'OL. L'appui de celui qui vient de reprendre l'Olympique de Marseille fait la Une de la presse lyonnaise et parvient aux oreilles du conseil d'administration de l'OL, qui lui propose le poste. Jean-Michel Aulas accepte "pour rendre service".
Le début de l'ère Aulas et l'âge d'or des années 2000
Commence alors un long travail pour l'entrepreneur : remontée en Ligue 1, puis qualifications européennes. Jusqu'au années 2000, le temps de la consécration : 7 titres de champions de France consécutifs (un record) et une demi-finale de Ligue des Champions. Une compétition suprême déjà remportée 5 fois par les filles de l’OL, car Lyon c’est aussi le meilleur club de foot féminin en Europe. Un succès et un grand engouement qui encourage Jean-Michel Aulas dans sa démarche.
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Car son objectif est de faire de l'OL le Bayern Munich français. Il lance un centre de formation devenue une référence en Europe et mène à bien la construction de son propre stade pour générer lui-même ses recettes. Pendant des années, Jean-Michel Aulas ferraille contre le monde politique, les riverains, contre cent vingt recours administratifs pour arriver à ses fins. "Il a considéré tout de suite que l'OL était une entreprise comme une autre", explique notre consultant Guy Roux
"Il a été le premier club français en Bourse. L'objectif de cette montée en bourse, c'était de construire un stade qui est à mon avis le plus moderne du monde", ajoute-t-il. Un stade Gerland flambant neuf, comme un symbole des ambitions de Jean-Michel Aulas, et une réussite unanimement saluée en France.
Un club "équilibré et calibré"
Une "succes story" qui a mené Lyon des bas-fond de la D2 aux sommets européens. "C'est une fierté de pouvoir participer sur le plan social, sur le plan de la dynamique entrepreneuriale, à une aventure lyonnaise qui est devenue européenne puis internationale", confie d'ailleurs Jean-Michel Aulas au micro d'Europe 1. "Et je pense que la réussite sportive vient dans le prolongement d'une construction d'entreprise et aussi sociale, parce qu'on a toujours mis en avant l'intégration, la formation, l'équipe féminine. Donc aujourd'hui, on a un club équilibré et calibré pour pouvoir évoluer dans le futur de manière harmonieuse", analyse-t-il.
Lui qui "rêvait de ramener l'OL au plus haut niveau" n'avait pas "d'idées préconçues sur ce qu'il fallait faire". C'est grâce à son talent d'entrepreneur qu'il a réussi à faire de l'Olympique lyonnais le club que l'on connait aujourd’hui. "On est dans un monde qui a beaucoup changé [...]. On a réussi à s'inspirer du passé, mais surtout se projeter dans le futur et donc faire des choses différentes des autres clubs". Faire les choses différemment, voilà peut-être ce qui permettra à l'OL de se retrouver le toit de l'Europe.