Les joueurs et entraîneurs du Utah Jazz et des New Orleans Pelicans et les arbitres du match rouvrant la saison NBA jeudi ont posé un genou à terre pendant l'hymne américain, pour protester contre les injustices raciales. Ces derniers jours, les joueurs des 22 équipes qualifiées pour cette reprise très attendue du championnat, interrompu pendant plus de quatre mois à cause du coronavirus, se sont concertés pour agir à l'unisson.
Des messages sur les maillots
Sur le parquet du HP Field House, une des trois salles de l'immense complexe ESPN World Wide of Sports où les matches auront lieu à huis clos jusqu'à mi-octobre, les principaux acteurs de ce Jazz-Pelicans se sont tous rassemblés le long de la ligne de touche. Ils revêtaient le même sweat-shirt noir avec écrit dessus "Black Lives Matter", des mots également peints sur le parquet au-dessus du logo de la NBA. En soirée, le derby de Los Angeles entre les Lakers de LeBron James et les Clippers de Kawhi Leonard a été précédé des mêmes gestes forts.
As the national anthem plays, the Pelicans and Jazz kneel around the “Black Lives Matter” signage on the court.
— Malika Andrews (@malika_andrews) July 30, 2020
Here’s @MarcJSpears and my story on the fight for social justice in the “bubble”: https://t.co/stN80wli60pic.twitter.com/IZNOSANsSx
Après s'être agenouillés, les joueurs ont débuté la rencontre et chacun a remplacé, comme la ligue les en a autorisés, son nom par un message sur son maillot. La jeune star de New Orleans, Zion Richardson, a choisi le mot "Peace" (paix), l'arrière de Utah Mike Conley a opté pour "I'm a Man" (je suis un homme) et le Français Rudy Gobert, qui a inscrit le tout premier panier du match, pour "Equality" (égalité).
Some additional social justice messages chosen by NBA players to wear on the backs of their jerseys.
— Front Office Sports (@frntofficesport) July 9, 2020
Rudy Gobert (Jazz) - "Equality"
CJ McCollum (Trailblazers) - "Education Reform"
Jusuf Nurkic (Trailblazers) - "Equality"
(per @ChrisBHaynes , @NBAonTNT) pic.twitter.com/N1xv9OjqPi
Pas de sanctions pour les joueurs s'étant agenouillés
Reconnaissant "un moment unique dans notre histoire" sur CNN plus tôt jeudi, le patron de la NBA Adam Silver a décidé qu'aucune sanction ne serait infligée pour ces agenouillements. "Je respecte l'acte unifié de protestation pacifique de nos équipes pour la justice sociale et, dans ces circonstances uniques, je n'appliquerai pas notre vieille règle exigeant que nous nous tenions debout pendant notre hymne national", a-t-il ensuite déclaré dans un communiqué.
Ces deux derniers mois, les États-Unis ont été le théâtre de nombreuses manifestations contre l'injustice raciale et les brutalités policières après la mort de George Floyd. Depuis, poser un genou à terre est devenu un symbole de contestation adopté par les manifestants, parmi lesquels de très nombreux sportifs professionnels. Ce geste a été effectué pour la première fois par l'ancien joueur de football américain Colin Kaepernick en 2016, qui récolta pour cela les insultes de Donald Trump et s'est trouvé blacklisté en NFL.