Il ne culmine pas à 2m23 comme Victor Wembanyama, mais du haut de ses 2m07, Zaccharie Risacher devrait éclabousser la NBA et les États-Unis de son talent. Le joueur de 19 ans rejoint une équipe déjà compétitive, qui a frôlé les playoffs la saison dernière. Les Atlanta Hawks s’étaient inclinés en play-in face aux Bulls de Chicago. À 19 ans, le fils de l'ancien international Stéphane Risacher est du genre pressé. Couvé par Tony Parker à l'ASVEL, il a préféré partir pour s'aguerrir à Bourg-en-Bresse. Pari réussi sous la houlette de Frédéric Fauthoux, ancien coéquipier de son père.
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Une nouvelle dimension
"Il fait 2m07 et il court comme un joueur d'1m80, il a une grosse intelligence de jeu et en plus pour être complet, c'est un super gamin, c'est le gendre idéal presque. Il nous fait une saison exceptionnelle. Il a éclaboussé le monde entier par son grand talent. Les États-Unis veulent le récupérer. Pour le basket français, c'est quelque chose d'exceptionnel", a déclaré Frédéric Fauthoux au micro d’Europe 1.
Dans l'Ain, le plus jeune Français à avoir joué en Euroleague (16 ans et 10 mois) a bénéficié d'un temps de jeu conséquent (23 min en moyenne) et pris une nouvelle dimension. Il a notamment progressé dans le tir extérieur et montré qu'il ne rechignait pas au contact, malgré un physique longiligne, face à des joueurs aguerris, plus âgés que lui. Il a parachevé cette campagne en haussant le ton en playoffs, avec 14 points de moyenne et une pointe à 28 unités. À Atlanta, qui n'avait plus choisi en première position depuis 1975, il va intégrer un secteur extérieur déjà très étoffé. Les Hawks comptent, en effet, le shooteur diabolique Trae Young, l'arrière à tout faire Dejounte Murray, qui affichent déjà tous deux des sélections au All-Star Game, ainsi que le jeune ailier prometteur Jalen Johnson (22 ans).
"C’est incroyable, c’est difficile de mettre des mots sur ce que j’ai pu ressentir, c’était indescriptible. Je me sens super bien, je sais enfin pour quelle équipe je vais jouer. Entendre mon nom de la bouche d’Adam Silver et voir la réaction de ma famille, c’est un moment que je n’oublierai jamais. J’ai commencé à réaliser ce qu’il venait de se passer au cours du process", a déclaré le basketteur français en conférence de presse dans les minutes qui ont suivi sa sélection en tant que numéro 1 de la Draft. "J’étais déjà venu à Atlanta il y a deux ans pour y faire dix jours de camp d’entraînement. J’y suis également retourné une fois ma saison en France terminée. C’est vraiment la seule ville que je connais aux États-Unis", a-t-il ajouté.
Alexandre Sarr va mettre le cap à Washington
Zaccharie Risacher n’est pas le seul basketteur français à avoir été mis à l’honneur ce jeudi 27 juin. Alexandre Sarr (2,16 m), lui, va mettre le cap sur la capitale américaine : Washington. 2ᵉ choix de la Draft, Sarr n’a pas eu la même chance que Risacher puisque les Wizards ont eu le 29ᵉ bilan sur 30 lors de la saison 2023 - 2024 (15 victoires et 67 défaites). La France devient ainsi le troisième pays, après les États-Unis et le Canada, à avoir deux ressortissants choisis N.1 lors de deux années consécutives. Le natif de Bordeaux aurait parfaitement pu être le premier choix de la Draft, mais son refus de s'entraîner dans les installations des Hawks lui a très certainement coûter la possibilité d'entrer dans l'Histoire.
À la différence de Risacher, intégralement formé en France, Sarr a multiplié les destinations, des équipes de jeunes du Real Madrid jusqu'à la ligue australienne NBL, en passant par le système américain de formation de jeunes Overtime Elite. Au micro de NBA TV, il a fait part de ses émotions à l'idée de rejoindre son grand frère dans la plus grande de basket au monde. "Olivier m’a beaucoup appris. Tout ce que j’ai appris, c’est à travers lui. Il m’a transmis toutes ses connaissances et à ce jour, c’est quelque chose de vraiment spécial que d’avoir quelqu’un comme lui à mes côtés", a déclaré le Français.
De son côté, Victor Wembanyama a fait part de son "énorme fierté" au lendemain de la sélection de ses compatriotes Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr aux deux premières places de la draft de NBA. "Ma première impression en voyant ça, c'est que ce n'est pas assez encore pour le basket français", a-t-il même estimé lors d'une conférence de presse à l'Insep, où les Bleus sont réunis en vue des Jeux olympiques. "Si on l'a fait deux fois d'affilée, on peut le faire une troisième, pourquoi pas une quatrième", a ajouté la révélation de la saison passée en NBA, désigné "rookie" de l'année.