Des cibles au nom ronflant, peu de candidats déclarés et des informations au compte-gouttes ont jalonné le processus de recrutement à la tête de l'équipe de France féminine, avant un épilogue espéré rapidement pour tourner la page Corinne Diacre. L'horloge tourne pour la Fédération française de football et la commission spéciale chargée par le président intérimaire, Philippe Diallo, de procéder "dans les huit à dix jours" aux auditions des candidats à la succession de Diacre, débarquée le 9 mars.
"Cela avance bien. On a fini nos consultations préalables, on est dans le choix, je pense, d'ici demain soir (vendredi)", a lancé jeudi le président de l'OL Jean-Michel Aulas, membre du quatuor missionné pour trouver la perle rare, auprès du quotidien Le Figaro. Depuis plusieurs jours, des hypothèses plus ou moins crédibles fleurissent dans la presse à la faveur d'indiscrétions distillées par des sources fédérales ou des entourages de postulants. Le nom le plus clinquant est celui de Hervé Renard, rarement prophète en son pays (Sochaux, Lille) mais dont la stature internationale, acquise sur le banc du Maroc (2016-2019) et de l'Arabie saoudite (depuis 2019), lui donne un indéniable crédit.
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Henry, faux espoir
S'il coche la case "charisme" voulue par Aulas, le technicien est sous contrat jusqu'en 2027 avec les "Faucons verts", avec un salaire à Riyad dix fois supérieur à celui que touchait Diacre, selon les estimations. Plus farfelue, la piste menant à Thierry Henry a été refermée par Aulas qui a reconnu une approche, déclinée par le champion du monde 1998 et désormais consultant vedette pour plusieurs chaînes.
Ces deux profils avaient l'avantage d'apporter une touche "people" à une équipe de France secouée depuis plusieurs années par le management réputé austère de Diacre, finalement emportée par la rébellion en forme de défection de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, les trois joueuses les plus emblématiques de l'effectif. Les Bleues ont été sévèrement secouées et aspirent désormais à davantage de sérénité, à trois semaines de leur prochain match, un amical le 7 avril à Clermont contre la Colombie, et à quatre mois de la Coupe du monde en Australie (20 juillet-20 août).
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"Confiance à la Fédération"
"Je fais confiance à la Fédération, je pense qu'ils sont les mieux placés pour entreprendre les meilleures démarches pour qu'on aille solides à la Coupe du monde", a commenté jeudi auprès de l'AFP Sakina Karchaoui (54 sélections). La latérale gauche des Bleues pourrait bientôt perdre son entraîneur au Paris SG, Gérard Prêcheur, placé parmi les favoris pour diriger les Bleues.
"Si demain il est dans les candidats, je ne lui en voudrai pas, c'est un poste à prendre, c'est un rêve pour tous les entraîneurs", a ajouté l'ancienne Lyonnaise, indéboulonnable jusqu'à présent en sélection.
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Un ticket Gourvennec-Blahic ?
Formateur réputé dans le milieu du football féminin, passé par le banc de l'OL (2014-2017) et arrivé au PSG à l'été 2022, Prêcheur est toutefois peut-être plombé par son expérience en club, où sa proximité avec certaines joueuses peut en gêner d'autres. Sur ce plan-là, "je suis un peu au-dessus de la mêlée", assure à l'AFP Sonia Haziraj, ancienne sélectionneuse des moins de 19 ans puis des moins de 20 ans. Jeudi, la seule candidate à s'être déclarée publiquement n'avait cependant pas été auditionnée, ni même contactée.
Selon une source fédérale, la Fédération a en revanche été attentive au projet défendu par Jocelyn Gourvennec, l'ancien entraîneur notamment de Guingamp et Bordeaux, libre de tout engagement depuis sa mise à l'écart de Lille en 2022. L'ex-milieu de terrain breton pourrait former un ticket complémentaire avec Éric Blahic, un de ses anciens adjoints, apprécié du vestiaire tricolore du temps où il officiait comme numéro deux de Corinne Diacre (2020-2021).
Sonia Bompastor et Camille Abily, également évoquées comme un recours possible, semblent écartées du processus de candidature après avoir prolongé, jeudi, leur contrat avec Lyon jusqu'en 2025. In fine, la balle reviendra de toute façon entre les mains de Philippe Diallo, annoncé de retour à Paris vendredi après son déplacement au Congrès de la Fifa à Kigali (Rwanda).