Alors que le budget dédié au sport est actuellement débattu à l'Assemblée nationale, plus de 350 sportifs parmi lesquels 115 champions du monde, 19 champions olympiques et 60 champions d'Europe, dont le biathlète médaillé Martin Fourcade et le double champion olympique de judo Teddy Riner, ont adressé jeudi une lettre ouverte au président de la République, publiée dans Le Parisien.
"La famille du sport français est en danger". Dans cette lettre, les signataires confient leurs inquiétudes et s'opposent à une coupe dans les finances du sport. "La famille du sport français est en danger (…) L’annonce de la suppression de 1.600 cadres techniques d’État d’ici 2022 et la réduction du budget sport pour 2019 sont contradictoires avec l’objectif des performances attendues" pour les Jeux olympiques 2024 et "désastreuses pour l’héritage qu’on laissera aux nouvelles générations", écrivent-ils.
"Le maintien d'un encadrement public". "Nous souhaitons toutes et tous le maintien d’un encadrement public au sein de nos disciplines sportives afin de garantir la réussite de demain lors des prochaines échéances sportives internationales et olympiques pour la France", ajoutent-ils encore. Teddy Riner s'était déjà opposé avec vigueur à la baisse annoncée du budget alloué au sport. "On a besoin de ce coup de pouce pour faire de ces Jeux olympiques une réussite, que le sport continue d'évoluer et de progresser en ce sens. Et puis il ne faut pas oublier qu'il y a des jeunes qui veulent être formés, il faut les accompagner", avait-il plaidé début octobre au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1.
Depuis la révélation de ces coupes budgétaires, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a promis que les conseillers techniques sportifs (CTS), ces cadres d'État travaillant pour les fédérations, ne perdraient pas leur emploi, tout en ouvrant la voie à leur prise en charge par les fédérations. Dans le projet de loi de finances 2019 discuté actuellement au Parlement, le budget du ministère plafonne à 451 millions d'euros, soit 30 millions de moins sur un an. Le ministère avait parlé d'un "budget préservé", en évoquant la surévaluation d'un poste de dépense dans le budget précédent.