Elles s’appellent Stéphanie, Alexandra, Emmanuelle, Marie, Margot, Itziar. Et elles ont toutes essuyé des "tempêtes personnelles" (maladie, deuil, inceste). Elles ont trouvé leur salut dans le sport. Parties le 4 janvier de Lima, ces cinq Françaises et une Espagnole ont été accueillies quelque 8.000 kilomètres plus loin par des centaines de Polynésiens, dont certains atteints de cancers. Elles ont parcouru les derniers mètres sur une pirogue traditionnelle à six places avant de retrouver leurs familles. "C'est beaucoup de joie et un grand soulagement, l'aboutissement d'un projet de trois ans avec la préparation : je retrouve ma fille après un accueil exceptionnel", a confié l'une des rameuses, Alexandra Lux.
"Ça a été vraiment dur de ramer chacune quatre heures par jour"
"80 jours, c'est long. On avait un petit peu l'impression d'être un peu les derniers survivants. On était réellement coupées de tout ce qu'il a pu se passer comme l'actualité. On n'avait pas trop de communication avec les familles donc c'est vrai que ce n'était pas évident. On était vraiment très concentrées sur notre projet sportif et solidaire. Ça fait drôle de remettre le pied à terre, sur une terre qui ne bouge pas. Pouvoir serrer nos enfants, nos conjoints, il n'y a rien de plus réconfortant", poursuit-elle au micro d'Europe 1.
"Ça a été vraiment dur de ramer chacune quatre heures par jour, mais ça a aussi été un challenge mental, et humain, de vivre ensemble sur un petit bateau", a reconnu une autre rameuse, Emmanuelle Bescheron.
"On ne retient que le positif"
Toutes sont sportives de haut niveau et l'une d'entre elles, la championne du monde de sauvetage côtier Stéphanie Barneix, a vaincu quatre cancers. Les rameuses se sont relayées toutes les heures, jour et nuit, pour effectuer leur traversée couchées ou accroupies sur une grande planche de paddle. "Ça a été très dur physiquement et surtout mentalement. Mais à l'arrivée, on ne retient que le positif, que les bons moments, on oublie rapidement la difficulté, les petites tensions qu'il y a pu avoir", ajoute Alexandra Lux.
Chaque kilomètre parcouru rapportait 100 euros
Ce défi de l'association Hope Team East permet de lever des fonds pour équiper les centres de soins d'équipements sportifs et accompagner les enfants malades du cancer. Chaque kilomètre parcouru rapportait 100 euros, ce qui a permis aux six femmes de récolter 80.000 euros, répartis à 40% pour financer le défi et à 60% pour des actions solidaires.
Les rameuses se rendront dès lundi dans les écoles, puis à l'hôpital de Tahiti et au nouvel Institut du Cancer de Polynésie française, pour promouvoir le sport-santé.