En cette sixième semaine de Vendée Globe, Charlie Dalin rattrape son retard sur Yannick Bestaven, toujours en tête. Le skipper de 36 ans, qui participe à sa première édition sur son monocoque Apivia, est dans le trio de tête depuis plus d’une semaine. Il laisse derrière lui l'Océan indien et se trouve actuellement dans le Pacifique où les conditions météorologiques sont bien plus confortables. À quelques jours d'un Noël passé loin de sa famille, le navigateur se confie dans son carnet de bord hebdomadaire sur Europe 1, enregistré vendredi.
"L'Océan indien, c'est derrière, c'est terminé. Avant le Vendée Globe, j'ai posé la question à Michel Desjoyeaux de savoir qu’elle était la partie la plus difficile, il a répondu que c'était l’Océan indien. Ce qui est sûr, c'est que jusqu’à présent ça a clairement été la partie la plus dure. Le Pacifique commence très bien, mais il est encore très long. L’Océan indien a été particulièrement impitoyable, et je suis heureux de découvrir le Pacifique. Pour l’instant, on a des conditions de navigation idylliques malgré le froid : la nuit il fait entre 3 et 5°C, mais la journée il y a du soleil et ça réchauffe le bateau.
"Aujourd'hui, je suis en confiance"
La mer s'est assagie, on a des conditions agréables pour naviguer et je goûte à l’Océan Pacifique pour la première fois puisque je fabrique mon eau douce à partir de l’eau de l’océan. Je vais refaire une inspection concernant ma calebasse pour voir ce que ça donne. On est en train de renforcer l’installation pour que ça tienne, mais aujourd'hui je suis en confiance. J’observe régulièrement mon foil, je vois qu’il ne bouge pas, qu’il est bien maintenu.
J’ai un calendrier que ma compagne m’a fabriqué, avec des petites enveloppes. Chaque fois que je sors un sac de nourriture, j’ai une enveloppe avec des bonbons ou des photos d’amis sur le thème de Noël qui sont bien marrantes. Ça fait du bien de voir des amis, de la famille en photo, et je préfère les jours ou ce sont des photos que les jours ou ce sont des bonbons. C'est une super idée. Chaque jour j’ai une enveloppe type calendrier de l’Avent à ouvrir et c'est ça qui me motive à aller chercher mon nouveau sac de nourriture.
On aborde le Pacifique, et je préfère avoir des objectifs à court terme. Il y a le Cap Horn au bout du Pacifique qui symbolise sa sortie, mais d'abord je pense au franchissement de la longitude de la Nouvelle-Zélande, puis le franchissement de la longitude de l’antiméridien où je vais reculer ou avancer d’une journée - il faut que je vérifie -. Puis le passage proche du point Nemo. Après, je penserai au Cap Horn."