Pour les organisateurs, la pression est immense. Vendredi soir, Rio donne le coup d'envoi des JO avec la toujours très attendue cérémonie d'ouverture, au mythique stade Maracana. La cité carioca aura la lourde tâche de succéder au spectacle inventif et décalé de Londres, il y a quatre ans. Avec un budget nettement moindre que la capitale britannique, le trio de directeurs artistiques, dont le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, aura bien du mal à surpasser la grande fête londonienne. Alors, qui va sortir vainqueur du match des cérémonies ? Stade, ambiance, musique, stars : Europe 1 compare les arguments de Rio et ceux de Londres.
- Le stade : le Maracana, un mythe
Pour une bonne cérémonie, il faut un écrin digne de ce nom. Avec le légendaire Maracana, Rio a un stade à la hauteur de l'événement. Près de 80.000 spectateurs se masseront dans l'enceinte sacrée du foot auriverde, transformée le temps d'une soirée en sambodrome, tradition oblige. Face à ce mythe, difficile pour le stade olympique de Londres, construction sortie de terre pour les JO, de faire le poids face au mythique Maracana. Avantage Rio : Rio 1 – 0 Londres.
- Le grand moment : faire mieux que le saut en hélico de la Reine
Comme chaque cérémonie, l'histoire et la culture du pays organisateur seront à l'honneur. A Londres, le réalisateur Danny Boyle avait rendu hommage à la révolution industrielle, à grands renforts de paysage d'usines et de métal. Mais THE moment de la cérémonie de 2012, c'était bien entendu l'apparition de la Reine Elizabeth II elle-même.
La souveraine avait joué son propre rôle dans une vidéo décalée, aux côtés de l'acteur Daniel Craig, l'interprète de James Bond. Apothéose : un sosie de la Reine avait sauté d'un hélicoptère pour atterrir en plein milieu du stade (la séquence en vidéo : ici). De la classe, de l'inventivité, de l'audace : franchement, on ne voit vraiment pas comment Rio pourrait faire mieux. Rio 1 – 1 Londres
- La musique : brit rock (et pop) vs samba (et bossa nova)
Ingrédient indispensable pour une cérémonie d'ouverture réussie : la musique. Dans ce domaine, personne ne peut surpasser les Britanniques. A Londres, un des tableaux mis en place par Danny Boyle avait permis d'écouter à la suite les Rolling Stones, les Beatles, David Bowie, les Sex Pistols, Queen et bien d'autres légendes de la musique. Pour conclure, Sir Paul McCartney en personne avait interprété "Hey Jude", en totale communion avec le public du stade olympique. Du très, très, très lourd.
Rio, de son côté, va rendre hommage à la bossa nova et à la samba. Les mélodies de deux icônes de la musique populaire brésilienne, Gilberto Gil et Caetano Veloso, vont ainsi résonner dans le Maracana. Le célèbre mannequin Gisele Bundchen, retirée des podiums depuis 2015, défilera elle au son de "A Garota de Ipanema". Pas mal, mais nettement en-dessous des grands classiques du rock et de la pop "british". Rio 1 – 2 Londres
- L'ambiance : humour "so british" vs. carnaval
De l'humour dans une cérémonie d'ouverture ? A première vue, le critère peut paraître surprenant. Mais à Londres, on avait ri de bon cœur. Quoi de plus normal quand Rowan Atkinson, le fameux "Mr. Bean", fait son apparition à l'écran en se muant en pianiste, avant de détourner une séquence du film culte "Les Chariots de feu" (la séquence en vidéo : ici). "So british", et terriblement efficace.
Pas de panique, la bonne humeur devrait être au rendez-vous à Rio. Ainsi, les organisateurs ont promis "la plus grande fête jamais organisée au Brésil". Des centaines de danseurs de samba vont assurer l'ambiance, donnant des airs de carnaval au Maracana, tandis que plusieurs tableaux retraceront l'histoire du pays hôte. Mais pour l'originalité, Londres mérite bien un nouveau point. Rio 1 – 3 Londres
- La flamme : Pelé, ce serait géant
Londres avait encore décidé de jouer la carte de l'originalité pour le dernier porteur de la flamme. Sept jeunes athlètes inconnus avaient eu cet honneur, alors que tout le monde attendait plutôt des sportifs célèbres.
A Rio, le match devrait se jouer entre deux icônes du sport brésilien : Pelé et Gustavo Kuerten. Le légendaire footballeur est le favori des pronostics pour allumer la vasque, devant le triple vainqueur de Roland-Garros. Avouons tout de même que voir le "Roi" Pelé, un des plus grands sportifs de l'histoire, en dernier porteur de la flamme, ce serait géant. Rio 2 – 3 Londres
- Conclusion : Londres part avec une longueur d'avance sur Rio. Mais les Brésiliens pourraient bien surprendre tout le monde et égaler la superbe cérémonie des Jeux de 2012.