Il y a les victoires inattendues, les points magnifiques, les larmes de joie. Mais aussi les fous rires, les jolis gestes et les petits à côtés qui marquent les esprits. Comme toutes les autres, l'édition 2017 de Roland-Garros, qui début dimanche porte d'Auteuil, à Paris, sera, dans quelques semaines, associée à un gagnant et une gagnante, mais aussi, peut-être, à un (ou plusieurs) moment(s) culte(s). Pour s'échauffer avant les premiers matches, Europe1.fr a dressé une liste subjective et non exhaustive des instants mémorables qui ont fait l'histoire du tournoi.
- Le sacre de Yannick Noah (1983)
Le court central et ses 17.000 spectateurs bouillonnent, en cet après-midi de juin 1983. Et pour cause : le public n'a pas vu un Français s'imposer à Roland-Garros depuis 37 ans. Or, sur le court, le jeune Yannick Noah, 23 ans, mène deux sets à zéro face à Mats Wilander. on connaît la suite : la troisième manche entre dans un jeu décisif extrêmement tendu, mais maîtrisé par le Français, qui s'impose en un peu plus de 2h30, avant de tomber dans les bras de son père, sur la terre battue de la porte d'Auteuil.
- La colère de John McEnroe (1984)
L'année suivante, l'Américain John McEnroe marque les esprits, et pas (uniquement) à cause de ses exploits sportifs. En huitième de finale, il affronte l'Espagnol José Higueras et ne cesse de s'agacer. Contre les éléments d'abord - le match sera interrompu à deux reprises par la pluie -, puis contre l'arbitre, les micros des chaînes de télévision, les photographes et même le public. Le grand favori du tournoi multiplie les gestes de rage mais fait parler son talent, et finit par l'emporter. Cette année-là, il ira jusqu'en finale où il s'énervera à nouveau… au point, cette fois, de perdre en cinq sets un match très bien entamé.
- Le service à la cuillère de Michael Chang (1989)
Cinq ans plus tard, Higueras est devenu le coach d'un autre Américain, le jeune Michael Chang, absolument pas favori du tournoi. En huitième de finale, le joueur de 17 ans seulement affronte Ivan Lendl, numéro un mondial. Le match est peut-être le plus célèbre de l'histoire de Roland-Garros : mené deux sets à zéro, Chang remporte les deux suivants dans la douleur, face à un adversaire déstabilisé qui s'étale de tout son long sur le terrain. Au cinquième set, l'Américain, qui remportera le tournoi quelques jours plus tard, est pris de crampes et joue lentement, allant jusqu'à servir à la cuillère.
- Les larmes de Martina Hingis (1999)
En 1999, la finale féminine du tournoi est particulièrement riche en émotions. Steffi Graf, déjà quintuple vainqueure de Roland-Garros, affronte Martina Hingis, grande favorite. La Suissesse a à cœur de prendre sa revanche : deux ans plus tôt, elle était déjà donnée gagnante et s'était finalement inclinée en finale. Mais après le premier set, facilement remporté par Hingis, rien ne se passe plus comme prévu. La tête de série numéro un perd ses nerfs, allant jusqu'à vérifier elle-même une marque de balle dans la moitié de terrain adverse. Sous les huées du public, elle voit le match lui échapper et s'effondre dans les bras de sa mère, en larmes.
- L'émotion d'André Agassi (1999)
Personne n'attend André Agassi en finale de Roland-Garros en 1999. Certes, l'Américain a atteint ce stade de la compétition à deux reprises, en 1990 et 1991. Mais il s'est incliné les deux fois et est, depuis, descendu dans les profondeurs du classement ATP. Alors qu'il occupe la 100ème place, le champion écarte notamment Sampras et Kuerten, se frayant un chemin vers la finale face à une autre surprise, le russe Andreï Medvedev. Et la troisième tentative est la bonne : après un match rocambolesque interrompu par la pluie, l'Américain est sacré à Paris et fond en larmes, sous les applaudissements du public. (À partir de 4'05 sur la vidéo)
Top 5 moments at Roland Garros - Emotionspar rolandgarros
- Le cœur de Gustavo Kuerten (2001)
Gustavo Kuerten et Roland Garros, c'est une histoire d'amour. La preuve en 2001, lorsque le Brésilien, favori du public parisien, affronte l'Américain Michael Russell, en huitième de finale. Mené deux sets à zéro, le vainqueur des éditions 1997 et 2000 se reprend sous les encouragements de la foule. Lorsqu'il l'emporte, "Guga" dessine un cœur sur le court avec sa raquette, avant de s'agenouiller au milieu. Un symbole réitéré en finale, après sa troisième victoire.
- Les éclats de rire des sœurs Williams (2002)
L'année suivante, c'est une finale 100% Williams dans le tableau féminin : Serena, 21 ans, affronte Venus, 22 ans. Pour la première fois, la cadette bat l'aînée en finale d'un tournoi du grand chelem, en deux sets. Au moment où sa soeur est sacrée, Venus, très fair-play, attrape un appareil dans la foule, se joint aux photographes et immortalise le sacre de Serena, hilare. Cette dernière sera à nouveau sacrée à deux reprises, en 2013 et 2015.
- La première défaite de Rafael Nadal (2009)
En 2009, coup de tonnerre porte d'Auteuil. Après quatre victoires consécutives, "Rafa" Nadal, chouchou du public et numéro un mondial, chute dès les huitièmes de finale face au Suédois Robin Söderling en quatre sets, devant des spectateurs médusés. Nadal sort par la petite porte mais revient fort pour s'imposer l'année suivante. Plus personne ne le battra jusqu'à Novak Djokovic, en 2015.
- La (seule) victoire de Roger Federer (2009)
Rafa qui pleure, mais Roger qui rit. L'année de l'élimination surprise de l'Espagnol est LA chance du Suisse, déjà vainqueur de tous les autres tournois du Grand chelem, mais toujours malheureux à Roland-Garros. En finale, il ne tremble pas et bat celui-même qui a écarté son grand rival, Robin Söderling. Roger Federer devient le sixième joueur de l'histoire à remporter les quatre tournois du Grand Chelem. Il ne gagnera plus jamais Roland-Garros.
2009 Roland Garros Final Federer vs Soderling...par gilotyna
- L'exploit de Virginie Razzano (2012)
En 2012, Virginie Razzano écope d'un tirage au sort cauchemardesque : dès le premier tour du tournoi, elle affronte Serena Williams, numéro un mondiale et favorite du tournoi. Mais la Française, menée une manche à zéro, ne se laisse pas démonter et pousse l'Américaine dans ses retranchements. Après trois longs sets et huit balles de match, elle signe le plus gros exploit de sa carrière en éliminant l'Américaine, sous les applaudissements du public.