Elle n'avait pas tardé à faire entendre sa réaction. Au lendemain de la victoire éclatante du Paris Saint-Germain sur l'Olympique de Marseille au parc des Princes (4-0), Amélie Oudéa-Castéra s'est fendue d'un long message sur X (ex-Twitter) pour dénoncer les chants homophobes entonnés par certains supporters parisiens à l'encontre de leurs rivaux marseillais.
"Il est impensable de rester sourd à de tels chants haineux et homophobes dans nos tribunes. Peu importent la rivalité et l'enjeu, ils doivent être combattus sans répit par les supporters, les acteurs de la compétition, les instances et les pouvoirs publics. Hier, ces chants ont gâché la fête au Parc", avait-elle déclaré. Jeudi, en marge d'une visite à l'Arcom, l'autorité régulatrice des médias, la ministre a même estimé que le match aurait dû être interrompu. Une position réaffirmée ce samedi au micro d'Europe 1 dans Le Studio des Légendes.
Retour du protocole
"Il n'y a pas eu de réaction immédiate, comme j'aurais aimé qu'elle se produise, par exemple en faisait le choix d'arrêter le match", dit-elle. Et d'appeler à ce que le protocole, permettant d'interrompre une partie lorsque de tels chants se font entendre, soit appliqué par les arbitres, qui en ont la prérogative. "Il l'était il y a quelques années. En 2018, 2019 et début 2020. On a eu des matchs qui ont été arrêtés parce que l'inadmissible se produisait en tribune", rappelle-t-elle.
En août 2019, une rencontre entre l'OGC Nice et l'Olympique de Marseille avait effectivement été interrompue après des chants de même nature, assortie, cette fois-ci, d'une banderole provocatrice déployée par les supporters azuréens. Au cours de cette saison 2019-2020, plusieurs matchs de Ligue 1 et Ligue 2 avaient connu le même sort pour des faits similaires.
Des sanctions "individuelles" et "collectives"
Prônant la tolérance zéro en la matière, Amélie Oudéa-Castéra souhaite également que les arbitres soient accompagnés pour détecter des chants problématiques en tribune. "Lorsqu'un arbitre ou x ou y raison ne semble pas entendre ce type de chants, il faut que des observateurs, dans les tribunes, remontent ces faits-là, si besoin", dit-elle. Avant l'application de sanctions "individuelles", rendue possible, selon la ministre, par le renforcement de l'"arsenal juridique" mis à disposition des autorités.
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"On a la capacité, lorsque des actes incitatifs à la haine et aux discriminations sont commis, que les personnes qui en sont à l'origine fassent l'objet d'une interdiction judiciaire de stade, sous le contrôle du juge, mais avec fermeté". Une répression, qui doit, dit-elle, s'accompagner de "sanctions collectives". Plus particulièrement "lorsqu'il y a une inaction qui est celle de clubs qui ne prennent pas les mesures pour que ces faits s'arrêtent, qui ne portent pas plainte, qui ne jugent pas utile d'avoir un échange franc et ferme avec leurs associations de supporters et qui, par leur complaisance, laissent ces phénomènes s'enkyster".
Et de conclure en "appelant chacun à la responsabilité", tout en saluant le fait que la Ligue de football professionnel (LFP) "se soit saisi et qu'il y ait une procédure disciplinaire en cours".