Arrivé à Paris sous la lumière des projecteurs, Hatem Ben Arfa est aujourd’hui mis à l’ombre. Pour la quatrième fois consécutive, l’ancien Niçois a été écarté du groupe qui se déplace à Toulouse vendredi soir, en match avancé de la 7ème journée de Ligue 1. Une sanction qu’Unai Emery, l’entraîneur du PSG, explique par des motifs sportifs. Mais quelle que soit la raison, le constat est amer pour l'international français de 29 ans : il est redevenu un joueur comme les autres, un numéro sur un maillot. Et cela pourrait durer. À moins, peut-être, qu’il ne suive ces quelques conseils :
- Redoubler d’efforts à l’entraînement
C’est le principal reproche qui lui a été fait : "HBA" ne serait pas du genre stakhanoviste à l’entraînement. Selon L'Équipe, l’attaquant "manque d'application, ne fait pas ou mal ce qu'il (Emery) attend de lui, notamment le repli défensif". Et ça, ça ne plaît pas du tout au coach basque, bourreau de travail, qui n’avait sans doute que très peu goûté, déjà cet été, aux quelques kilos en trop de sa nouvelle recrue.
Fini, donc, le temps béni, où il était couvé par Claude Puel, la saison dernière à Nice. Celui-ci lui permettait de s'économiser la semaine afin de briller le week-end. "C'est un joueur de match, pas forcément un joueur d'entraînement", tentait récemment d’expliquer son ancien entraîneur, aujourd’hui sur le banc de Southampton. "C’est un garçon qui travaille", assurait de son côté Adrien Rabiot, après le match face à Dijon, mardi soir. Le feu follet parisien n’a plus le choix s’il veut reconquérir Unai Emery. À en croire les vidéos de ses séances d’entraînement, il y a encore un peu de travail…
Hatem Ben Arfa a l'entrainement... (Via @CanalFootClub)
— PassionFootball Club (@PassionFootClub) 19 septembre 2016
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- Faire profil bas et attendre patiemment
"C'est injuste", "Ça va péter". Les membres de l'entourage d'Hatem Ben Arfa ne comprennent pas la mise à l’écart de leur protégé et songeraient même à aller demander des explications au directeur sportif du PSG, le Néerlandais Patrick Kluivert. Mais si ses proches commencent à sérieusement froncer les sourcils, le joueur, lui, fait pour l'instant le dos rond. "J'ai envie de lui dire : ‘Accroche-toi, ne lâche pas’", lui conseille d’ailleurs le président de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivière. "Ça viendra parce qu'il a un vrai talent."
Outre son talent, dont il a éclaboussé la Ligue 1 la saison passée avec 17 buts en 34 matches, Hatem Ben Arfa a une autre raison d’y croire. Lors de son arrivée au Séville FC, en 2014, l'Argentin Ever Banega avait lui aussi été "placardisé" de longs mois par Unai Emery… avant que celui-ci n’en fasse un élément-clé de son effectif. Tout repose donc sur l’abnégation et la capacité de l’international français à prendre son mal en patience. Ce serait dommage de tout gâcher à cause d’une interview prétextant qu'Unai Emery "a cédé à une partie raciste de la France"…
- Changer d’entourage ?
Et si Ben Arfa était tout simplement mal conseillé ? C’est en tout cas l’avis d’Emmanuel Petit. "J’ai un conseil à donner à Hatem : change de représentants !", a lâché, un poil énervé, l’ancien champion du monde 98 au micro de RMC. "Sincèrement, ils ne font que rajouter de l’huile sur le feu et j’ai l’impression que tous les articles et polémiques qu’on sort tous les jours entre Emery et Ben Arfa, c’est fait uniquement que pour que ça pète, pour qu’il y ait un gros buzz autour du PSG et que tout le monde se réjouisse de voir le bordel autour du club. Soyez de dignes représentants d’Hatem Ben Arfa et fermez-là !".
Loin d’être un avis isolé, cette critique est récurrente depuis des années. Déjà en 2010, Didier Deschamps, son coach de l’époque à l’OM, avait fait le même constat. "Hatem est un bon gamin et, quand je dis ça, le mot 'gamin' a son importance. Mais, malgré tout ce qui peut se dire, je pense que son père a raison : il est très mal conseillé", avait argué l’actuel sélectionneur de l’équipe de France.
La cible des anciens Bleus porte un nom : Michel Ouazine. Celui qui était le voisin du dessus de la famille, à Clamart, est devenu l'homme à tout faire du joueur, ni agent, ni avocat, mais toujours présent à ses côtés. Dans les bons comme dans les mauvais moments.
- Faire le fayot
Cette fois-ci, "HBA" a tout intérêt à se montrer professionnel, sur comme en dehors des pelouses. Quitte à forcer le trait et à sauter de joie à chaque but parisien. Face à Dijon, mardi soir, le natif des Hauts-de-Seine a assuré le minimum syndical aux côtés de Jamel Debbouze, en tribunes. Mais le joueur de 29 ans peut encore mieux faire, lui qui a récemment confié vouloir devenir acteur une fois sa carrière finie. Voilà donc une formidable opportunité de préparer sa vie après le foot. Qui, à ce rythme-là, pourrait bien arriver plus tôt que prévue…
Quand Tex t'invite à son dernier spectacle et que t'es obligé de faire genre tu kiffes #PSGDFCOpic.twitter.com/6mZklWGt14
— Fernando Chachalana (@NandoChachalana) 20 septembre 2016
- Faire ses valises
La question est désormais de savoir jusqu’à quand Ben Arfa sera-t-il assez patient pour accepter son sort. Ou Emery assez têtu pour ne pas céder à la pression populaire (et hiérarchique ?). Si le Parisien n’a toujours pas sa chance dans les semaines qui viennent, d’autres questions pourraient l’agiter cet hiver. Même si cela implique de faire une croix sur un contrat à 10 millions d’euros par an. Car, après la déception d’avoir été recalé pour l’Euro, l’espoir de retrouver l’équipe de France serait désormais quasiment anéanti. Un prêt pourrait alors être le meilleur compromis pour les deux parties, et notamment pour le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, qui fonde toujours de grands espoirs sur sa dernière grosse recrue.
Dans tous les cas, les portes de sortie ne manquent pas. Claude Puel serait par exemple ravi de récupérer son ancien joueur à Southampton. Un retour à Nice ferait briller les yeux de tous les supporters azuréens – il faut dire qu’une éventuelle association avec Mario Balotelli aurait bien fière allure – à moins que Ben Arfa n’opte pour le prochain adversaire du PSG : Toulouse. "Si Ben Arfa veut venir en prêt avec le salaire intégralement pris en charge par le PSG, nous on le relance", a plaisanté jeudi le coach du Téfécé, Pascal Dupraz. Avant d’ajouter : "ici, s'il arrive à l'heure à l'entraînement, il joue".