Peut-on rendre le tournoi de Roland-Garros plus éco-responsable ? C'est en tout cas ce qu'essaient de faire les organisateurs des Internationaux de France. Si, par définition, les circuits de tennis professionnels ont une organisation relativement polluante, à commencer par l'avion pour faire venir les joueurs, des actions peuvent être entreprises pour réduire l'impact global. Sur Europe 1, Amélie Oudéa-Castera, directrice générale du tennis français, détaille les mesures mises en place et souligne un tournoi "précurseur" en la matière à l'occasion de la Journée internationale de l'environnement.
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Une énergie et des transports plus verts
Le premier changement d'ampleur vient, selon elle, des efforts faits sur la mobilité durable. En effet, pour l'édition 2021, le partenaire du tournoi, Peugeot, a fait en sorte que "100% de la flotte qui transporte les joueurs soit hybride ou électrique". De même, "toutes les navettes, à la fois pour les médias et pour les spectateurs, sont également des véhicules électriques", souligne Amélie Oudéa-Castera. Un progrès qu'elle juge important au vu de "l'investissement pour aller vers ces technologies-là".
Toujours sur le plan énergétique, Roland-Garros s'est doté de "contrats 100% basés sur ces énergies renouvelables" grâce à son partenaire Engie pour subvenir au besoin, notamment en électricité, du tournoi.
Lutte contre le gaspillage alimentaire
L'autre grand défi de Roland-Garros porte sur la question alimentaire et notamment le gaspillage. Comme l'explique Amélie Oudéa-Castera, les équipes "essaient de prévoir les bonnes proportions pour qu'il y ait bien le taux de glucides dont ils ont besoin pour leurs matchs", sans surplus. Lorsqu'il y en a, celui-ci est recyclé "en partenariat avec l'association Chaînon manquant, ce qui permet d'avoir plus de 5.300 équivalents repas redistribués vers des personnes plus vulnérables ou en situation de précarité", se félicite la directrice générale du tennis français.
Par ailleurs, Roland-Garros travaille aussi sur l'alimentation durable, notamment via "un partenariat avec Good planet, l'association de Yann Arthus-Bertrand, qui nous aide à travailler sur les circuits courts". Cela passe par la promotion de "produits labellisés de saison", explique Amélie Oudéa-Castera. "On a même un petit label qui s'appelle Meilleur pour le climat, qui permet au grand public d'identifier les produits qui sont à plus faible impact carbone."
Limitation des déchets non recyclables
L'organisation veille aussi à agir sur la question des déchets et sur la biodiversité. "On bannit le plastique", affirme Amélie Oudéa-Castera. "On a aussi des éco-cups, grâce à ces petits gobelets réutilisables, on a évité la production de huit tonnes de gobelets non recyclables", appuie-t-elle. "On contribue aussi à des projets de reboisement, dont un en ce moment sur le mont Ventoux."
Dernier élément, "un petit concours sur les réseaux sociaux, permettant aux spectateurs, aux ramasseurs de balles, aux arbitres, aux joueurs, aux joueuses, d'expliquer leurs gestes pour la planète et d'essayer d'inciter à cette conscience collective environnementale qui, je crois, progresse bien", détaille-t-elle.
Le problème non résolu de l'avion
Pour autant, reconnaît la directrice générale du tennis français, "il est difficile de limiter, pour l'instant, les déplacements en avion compte tenu de la configuration du circuit" ce qui contribue à une empreinte carbone toujours très forte. D'où l'importance, selon elle, de ces "actions concrètes" pour "mettre au point cette organisation des critères éco-responsables".
Cela a permis au tournoi d'être "le premier grand événement sportif d'envergure internationale à être certifié norme ISO 20121". Amélie Oudéa-Castera rappelle également que Roland-Garros "a renouvelé en 2020 un premier engagement qui avait été pris en 2017 autour de 15 engagements éco-responsables pour les évènements sportifs". Autant d'éléments qui font du tournoi "un précurseur" dans sa catégorie, selon ses organisateurs.