Comme vous l'annonçait Europe 1 vendredi matin, une nouvelle étape va être franchie la semaine prochaine dans la lutte antidopage : désormais, les sportifs de haut niveau exerçant en France pourront être contrôlés en pleine nuit.
Loin de s'offusquer de cette mesure qui pourrait sembler jusqu'au-boutiste, le manager de l'équipe cycliste FDJ, Marc Madiot, s'inquiète davantage des conditions de sa mise en œuvre. "Tout peut être acceptable si on veut démontrer qu'on est clean", a-t-il estimé au micro d'Europe 1. "Mais, d'après ce que j'entends, ce sera ciblé et il faudra l'accord des sportifs. C'est là où se situe mon inquiétude."
Celui qui est également président de la Ligue nationale de cyclisme ajoute : "Ce qui me pose plus question, c'est de savoir s'il y aura une réelle équité de traitement pur tous les sportifs, quelle que soit la discipline. Car on s'aperçoit, si on gratte un petit peu, qu'il y a des sports qui sont plus contrôlés que d'autres. Par exemple, pour le système de localisation Adams, en vélo, tous les coureurs sont géolocalisés 24 heures sur 24, 365 jours par an. Ce qui n'est pas le cas dans certains sports, où un seul membre de l'équipe est choisi."
"Une dissuasion encore plus importante." Marc Madiot, devenu l'un des plus ardents défenseurs de la lutte antidopage depuis l'affaire Festina, conclut : "Si on arrive à une équité de traitement et que ça favorise la levée de toute suspicion dans tous les sports, et je dis bien dans tous les sports, je dis 'pourquoi pas'. C'est un sacrifice, peut-être, demandé en plus aux sportifs mais au moins, ça créera une dissuasion encore plus importante par rapport aux gens qui ont envie de tricher. Sous cet aspect-là, moi, ça me va." Cette mesure est censée donner une nouvelle impulsion à la lutte antidopage en France, à quelques mois de l'Euro et à un peu plus d'un an de la désignation de la ville hôte des Jeux olympiques d'été. Paris est dans la course, tout comme Budapest, Hambourg, Rome ou Los Angeles.