C'est la conséquence inévitable de l'arrêt des matches de football depuis un mois et demi, et l'explosion de la crise du coronavirus : sans spectateurs dans les stades ni chèques des diffuseurs, les clubs de Ligue 1 n'ont plus de revenus et éprouvent de plus en plus de difficultés à assumer des masses salariales énormes. Surtout que les négociations entre dirigeants et joueurs n'aboutissent pas systématiquement.
Un peu partout en Europe, les compromis ont été trouvés plus facilement : à l'AS Rome, les joueurs ont renoncé à quatre mois de salaire pour aider leur club à tenir pendant la crise. À Barcelone, les footballeurs ont annoncé une baisse de 70% de leur salaires. Au Real Madrid ou au Bayern Munich, on parle de 10% à 20% de revenus en moins.
Négociations au PSG
Quant au Paris Saint-Germain, ça négocie dur depuis deux semaines, sans succès. Mais Pablo Sarabia l'assure : il y a de la bonne volonté chez les joueurs. "Le capitaine discute beaucoup avec les dirigeants, et même nous entre joueurs on en parle", explique le milieu de terrain espagnol à Europe 1. "Tout ce qu'on peut faire pour aider les clubs et la France, on essaiera de le faire."
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Pourtant, rien n'est vraiment acté : selon L'Équipe, les échanges porteraient sur "une diminution de 20 à 30% des rémunérations des joueurs", qui sont déjà en chômage partiel depuis début avril. En France, donc, les gros salaires n'ont pas envie de dire au revoir à la moitié de leurs revenus, comme un accord-cadre le prévoit. Les tractations continuent donc : à l'Olympique lyonnais, le président Jean-Michel Aulas a même écrit à ses joueurs pour leur parler solidarité, responsabilité. Mais comme à Marseille ou à Monaco, cela n'a pas abouti pour le moment.
"Qu'on fasse tous des efforts"
Cela va-t-il changer dans les prochaines semaines ? "On a un accord avec le syndicat des joueurs de mettre en partie au chômage partiel avec des baisses de salaires", explique à Europe 1 Jean-Pierre Rivère, président de l'OGC Nice.
Lundi soir, L'Équipe a révélé que le gouvernement avait validé l'accord entre joueurs et direction. Les clubs vont être exonérés des charges patronales liées aux 70% de salaires touchés par les joueurs mis au chômage partiel.
Mais "pour avoir la suite, il faut avoir la réponse sur le moment du redémarrage", défend Jean-Pierre Rivère, partisan d'une reprise du championnat en septembre. "Pour arriver à modifier notre football et passer cette crise dans les meilleures conditions, tous les acteurs du football devront se mettre autour d'une table et faire des efforts. Il y a une difficulté financière, qui concerne tout le monde, mais je pense que la raison l'emportera à un moment. Si tout le monde veut continuer à voir du football dans les meilleures conditions, il va falloir qu'on fasse tous des efforts."