Ligue 1 : le président de l'OGC Nice propose de "translater les journées sur 5 saisons"

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Le président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, préconise un report de la fin de saison actuelle de Ligue 1 à la fin 2020, pour démarrer la suivante en février 2021. Il explique sa solution au micro Europe 1 de Matthieu Belliard, mardi matin.

Bien malin celui ou celle qui peut dire avec certitudes quand les amateurs de football pourront revoir de la Ligue 1 : à ce jour, aucune date n'a été gravée dans le marbre pour une reprise du championnat de France de football, arrêté à la 28e journée, mi-mars, au début de la crise du coronavirus. Le président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, invité mardi d'Europe 1, ne souhaite en tout cas pas reprendre la compétition au printemps. Il s'en explique sur Europe 1, mardi matin.

Si la Ligue de football professionnel travaille activement sur un scénario de reprise pour le 17 juin, avec des matches tous les trois jours jusqu'à fin juillet, Jean-Pierre Rivère est lui convaincu qu'il faut repousser la fin de saison actuelle de septembre à décembre, en allant même plus loin : "Vous prenez un calque des journées que nous avions à faire, et vous les translatez en cinq saisons. On se donne le temps", souligne-t-il.

"On ne peut pas tout compacter"

"Dans une crise sanitaire comme ça, on ne peut pas faire les choses dans la précipitation. C'est paradoxal : les clubs sont sans recettes et avec des charges, mais prendre le temps est absolument nécessaire. On ne peut pas faire ça n'importe comment. (…) Si vous voulez le faire maintenant, en jouant tous les trois jours, avec des problèmes logistiques, c'est extrêmement difficile. Le fait de translater permet de jouer à un rythme normal, de se préparer, quitte à jouer les matches à huis clos et les rendre plus attractifs pour les téléspectateurs. On ne peut pas tout compacter pour arriver à finir ce championnat, ce n'est pas la bonne solution."

Comme il l'assure, l'idée de reprendre la Ligue 1 en septembre "n'était pas audible il y a un mois", mais depuis, la crise s'est aggravée et le retour à la normale semble plus compliqué que prévu. Si bien que Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique lyonnais, "m'a dit il y a deux jours que c'était irréalisable" avant de se ranger, dans L'Équipe de mardi, derrière l'idée terminer la saison actuelle à la fin de l'année civile et reprendre la suivante en 2021. Le syndicat des joueurs professionnels, l'UNFP, milite également pour ne pas reprendre en juin.

Le Mondial 2022 en ligne de mire

"Quand on a une crise comme ça, il faut prendre du recul", insiste Jean-Pierre Rivère. "Est-ce qu'on peut améliorer les choses ? On a la Coupe du monde au Qatar fin 2022, qui va nous poser un problème de calendrier. Essayons de réfléchir sur ces trois années comment accepter un calendrier qui peut changer notre football. Le football est un sport de rassemblement, de joie, de plaisir dans les stades. Jouer les mois de décembre, janvier, février au football, je trouve ça dommage. (…) Ça fait plus d'un siècle qu'on a ces règles où on joue un spectacle en plein hiver qui lasse tout le monde. C'est le moment ou jamais de remplir nos stades au mois de mai, au mois de juin et au mois de juillet. On fait une petite trêve de 15 jours au mois d'août et on translate notre calendrier."

Et même en reprenant le football après l'été, le risque est grand de ne pas pouvoir revivre les émotions du football tel qu'il se jouait jusqu'à début mars : "Il est probable qu'en septembre, on ne pourra pas rejouer dans des stades pleins, c'est malheureusement une possibilité."