Dans la grande histoire du sport français, la Coupe Davis occupe une place à part. La finale entre la France et la Croatie, à partir de vendredi à Lille, marque pourtant la fin d’une ère. Les hommes de Yannick Noah ont l’occasion d’inscrire leur nom au palmarès pour la dernière édition de la compétition, vieille de 118 ans, dans son format actuel. A partir de l’an prochain, la Coupe Davis changera radicalement de forme, avec 18 pays réunis en un seul endroit, à Madrid (et non plus chez l’une des deux équipes), avec des rencontres au meilleur des trois sets (contre cinq sets actuellement).
L’équipe de France, sacrée à dix reprises, dont la dernière fois l’an passé contre la Belgique, a vécu d’intenses émotions dans la compétition, entre exploits gigantesques et immenses désillusions. Europe 1 a sélectionné les cinq finales les plus mémorables.
1991 : un exploit inoubliable
Un week-end de rêve. L’équipe de France, entraînée (déjà) par Yannick Noah, déjoue tous les pronostics en renversant les États-Unis d’Andre Agassi et Pete Sampras (3-1). Henri Leconte, à peine remis d’une longue blessure, revient de loin et égalise face à Sampras avant de donner un deuxième point aux siens en double, avec Guy Forget. Le dimanche, un vent de folie emporte le Palais des Sports de Gerland, à Lyon. Forget terrasse Sampras, alors âgé de 20 ans, et apporte à la France sa première Coupe Davis depuis… 1932 ! Fou de joie, Yannick Noah entonne alors son célèbre tube "Saga Africa", accompagné par toute son équipe. Des images entrées dans la légende du sport français.
1996 : un sacre au bout du suspense
Cinq ans plus tard, les Bleus remettent ça. Et de quelle manière ! La France mène 2-1 en Suède avant les deux derniers simples du dimanche. Cédric Pioline, opposé à Thomas Enqvist, mène 5-2 dans le dernier set avant de céder (9-7). La dernière rencontre, entre Arnaud Boetsch et Nicklas Kulti appartient à la légende : pour la première fois, la Coupe Davis se joue au bout du suspense, au cinquième set du cinquième match. Boetsch, exceptionnel, sauve trois balles de match avant de l’emporter (10-8). Un dimanche de fou.
2001 : Escudé, héros du bout du monde
Deux ans après sa défaite en finale face à l’Australie, à Nice, l’équipe de France a droit à sa revanche. A Melbourne, elle ne part pas favorite face aux "Aussies", emmenés par Lleyton Hewitt, alors numéro 1 mondial. Sauf que Nicolas Escudé sort le grand jeu. Le "Scud", son surnom, bat d’entrée Lleyton Hewitt en cinq sets, avant de remporter le cinquième et dernier simple, décisif, face à Wayne Arthurs, en quatre manches. La première, et seule victoire, de l’ère Guy Forget.
2002 : le traumatisme russe
Bercy 2002, c’est le pendant tennistique du funeste France-Allemagne 1982 : un vrai traumatisme. Les Français, tenants du titre, s’inclinent face à la Russie des stars Marat Safin et Yvgeni Kafelnikov. C’est pourtant le jeune Mikhail Youzhny, 20 ans, qui se mue en bourreau lors du cinquième et dernier match. Paul-Henri Mathieu mène deux sets à zéro et passe à deux points du titre dans la quatrième manche, avant de céder au bout de 4h30 de jeu. L’Alsacien, en pleurs, est inconsolable.
2014 : battus par le "Maître"
La marche était trop haute. Au stade Pierre-Mauroy de Lille, transformé pour la première fois en un immense court de tennis (27.000 spectateurs), l’équipe de France subit la loi du duo Roger Federer-Stan Wawrinka. Gaël Monfils a beau égaliser à 1-1 en battant Federer, les stars suisses sont trop fortes. Sans Jo-Wilfried Tsonga, forfait à la dernière minute, les Bleus s’inclinent dans le double avant de voir, le lendemain, Richard Gasquet être balayé par Federer. Le “Maître”,en pleurs, savoure son premier (et unique jusqu’ici) sacre en Coupe Davis.