La classe biberon de l'Olympique lyonnais s'attaque à une montagne. L'OL va tenter de réaliser l'exploit sur la pelouse du PSG, en huitièmes de finale de la Coupe de France, mercredi soir (21h). Après une série de mauvais résultats en décembre et en janvier, les Lyonnais ont réagi en enchaînant deux larges victoires en Ligue 1, contre Bordeaux (3-0) et à Angers (0-3). Mais les doutes autour du niveau des jeunes Gones n'ont pas disparu pour autant. Très beau deuxième l'an dernier, l'OL, seulement 6e du championnat et éliminé de toutes compétitions européennes, n'a pas confirmé cette saison. Le club de Jean-Michel Aulas peut-il vraiment espérer bâtir en misant sur ses jeunes ?
Oui : ils ont un réel potentiel. Un joueur a longtemps symbolisé à lui seul le déclin lyonnais. Meilleur buteur et élu meilleur joueur de Ligue 1 l'an dernier, Alexandre Lacazette a connu de grosses difficultés en début de saison, ne marquant que 9 buts en championnat et perdant même sa place en équipe de France. Outre l'avant-centre international, d'autres jeunes joueurs biberonnés au lait lyonnais n'ont pas digéré leur excellente saison dernière. Au milieu de terrain, Jordan Ferri et Corentin Tolisso n'ont pas confirmé. Seules satisfactions cette saison : Anthony Lopes, toujours indispensable dans les buts, et Samuel Umtiti, souvent solide dans l'axe de la défense.
Ce constat mi-figue mi-raisin ne doit cependant pas faire oublier le réel potentiel de tous ces bébés gones. Agés de moins de 24 ans, ils ont pu acquérir de l'expérience en Ligue des champions et ont encore une belle marge de progression. Il faut également se souvenir que l'OL a dû jouer presque toute la saison sans son diamant brut, Nabil Fekir, blessé aux ligaments croisés début septembre, et qui ne reviendra pas avant avril ou mai. Ces belles promesses lyonnaises semblent donner raison à Jean-Michel Aulas qui, depuis plusieurs saisons, mise sur le centre de formation de l'OL.
Non : ils peuvent être une source de division. Néanmoins, l'OL a totalement raté sa politique de transferts cet été. Le recrutement de joueurs à l'extérieur du club, comme Valbuena, Darder ou Yanga-Mbiwa, a visiblement perturbé le fragile équilibre du vestiaire. Ces nouveaux venus ont eu du mal à se fondre dans l'effectif lyonnais, constitué en majorité de joueurs passés par le centre de formation et élevés dans le même moule depuis des années.
"Il y a de la tension dans le vestiaire. Ce n'est pas facile de s'intégrer", avait avoué Mapou Yanga-Mibwa au mois d'octobre. Claudio Beauvue, arrivé cet été de Guingamp, en a fait lui aussi l'amère expérience. Après six mois difficiles, l'attaquant guadeloupéen a été transféré au Celta Vigo cet hiver. S'appuyer sur des jeunes joueurs n'est donc pas une garantie de cohésion, loin de là.
L'avenir : un possible changement de stratégie, mais… Confronté à des finances serrées, le club a été obligé de s'appuyer en majorité sur des jeunes joueurs en attendant la construction de son nouveau stade. Mais avec l'inauguration du Parc OL, Lyon a désormais l'obligation d'obtenir des résultats pour remplir son enceinte de 60.000 places. "On voit bien que tous les grands clubs font un mix entre la formation et un certain nombre de joueurs qui sont acquis (à l'extérieur, ndlr)", avait analysé Jean-Michel Aulas, début janvier, quelques jours avant l'entrée dans son nouveau stade.
Cette phrase pourrait préfigurer un futur changement de stratégie pour le club rhodanien. En effet, grâce aux recettes supplémentaires dégagées pour le nouveau stade, l'OL pourrait investir sur le marché des transferts ces prochaines années. De là à parier sur la venue prochaine d'une star à l'OL, il y a un pas qu'on ne franchira pas. Les jeunes pousses lyonnaises ont sans doute encore un peu de temps pour éclore et réussir, pourquoi pas, quelques exploits. Dès mercredi soir, au Parc des Princes ?