"La chance, c'est qu'on joue mercredi", lançait Dimitri Payet, dimanche soir à la sortie du Vélodrome, après la leçon infligée par le PSG (5-1). La malchance, c'est que les Phocéens font face à Monaco, en huitièmes de finale de la Coupe de France.
Monaco, "encore meilleur" que Paris. "On a pris une bonne claque", avait reconnu Rudi Garcia après le Classique. "On va voir si mentalement on est costaud, on va voir si 'on en a' comme on dit. Il va falloir se représenter ici avec l'intention de se qualifier", a appelé le technicien, avant d'ajouter : "Malheureusement, l'équipe qui arrive est encore meilleure...". Et le coach de l'OM en sait quelque chose. Deux fois, en championnat, Monaco a torpillé le vaisseau olympien : 4-0 à Louis II et 4-1 au Vélodrome.
Changements attendus. Face au quadruple champion de France, le secteur défensif marseillais a été particulièrement à la peine, peu protégé il est vrai par son milieu de terrain : absences de marquages, manque d'impact dans les duels, placements aléatoires et retard dans les interventions… Voilà tout ce qu'il ne faudra pas reproduire face à Monaco, la meilleure attaque d'Europe. Après le crash de dimanche, Garcia pourrait d'ailleurs changer de tactique, en alignant une prudente défense à cinq, avec Grégory Sertic au milieu de la charnière Fanni-Rolando, martyrisée par les Parisiens. "Ce n’est pas une question de tactique, de stratégie, mais de mental, d’avoir onze lions sur le terrain. Il faut progresser dans ce domaine", a néanmoins souligné Garcia, mardi, en conférence de presse.
La Coupe comme échappatoire. Quelle que soit la configuration, le défenseur monégasque Andrea Raggi pense à raison que les Marseillais "auront la pression". "On a beaucoup de respect pour eux", poursuit l'Italien. "On sait qu'après la défaite contre Paris, ça va être chaud. Mais Marseille rentrera sur le terrain avec beaucoup de respect pour nous. Ils savent que s'ils laissent nos joueurs offensifs libres, il y aura danger". "Ce sera un autre match. Ce n'est pas le championnat", nuance l'entraîneur Leonardo Jardim. Car si Marseille nourrit des complexes face aux gros cette saison – outre Monaco et Paris, l'OM ne compte aucune victoire face à Nice, Lyon, Bordeaux ou Saint-Étienne en championnat – la Coupe de France fait figure d'exception en la matière. Dix jours après leur défaite au Parc OL au mois de janvier (3-1), la bande à Payet s'était ainsi imposée aux forceps face aux Gones, en seizièmes de finale (2-1 a.p.).
Un Monaco légèrement affaibli. Autre branche à laquelle les hommes de Rudi Garcia peuvent espérer se raccrocher : le club du Rocher est l'équipe qui a le plus joué en Europe - déjà 44 matches - et a d'autres fers au feu, plus chauds qu'un huitième de finale de Coupe de France. Le coach monégasque a déjà annoncé un petit turn-over. Jardim déplore en outre quelques blessés légers (Kamil Glik, Radamel Falcao, Guido Carrillo), et devrait faire jouer notamment dans les buts le gardien remplaçant de 39 ans, Morgan De Sanctis. Mais, pour beaucoup, même une ASM remaniée reste plus forte que cet OM.
La coupe pourrait déborder. Alors pour rebondir, les Marseillais comptent aussi sur le soutien de leurs supporters, plus de 65.000 dimanche soir face au rival parisien. "Si vraiment ils aiment l'Olympique de Marseille, si vraiment ils croient à ce projet, ce n'est pas parce qu'il y a eu une défaite contre Paris… Là, c'est le trophée, ça passe ou ça casse", confiait Patrice Evra au micro d'Europe 1, rappelant que la Coupe reste la seule et dernière chance pour l'OM de remporter un trophée cette saison. Si la situation n'est pas encore catastrophique en Ligue 1, où l'OM pointe à trois points de la 5ème place, une défaite mercredi risquerait cependant de faire perdre patience à certains fans…