Coupe de la Ligue : Rennes peut-il éviter une nouvelle déroute face au PSG ?

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Le Stade rennais, déjà rossé par le PSG en Ligue 1 puis en Coupe de France, retrouve le club de la capitale, mardi, en demi-finales de la Coupe de la Ligue.

Après la victoire de Rennes face à Toulouse, le 10 janvier dernier, en quarts de finale de la Coupe de la Ligue (4-2), l'entraîneur des Bretons, Sabri Lamouchi, n'avait pas su trouver les mots quand le journaliste de Canal+ lui avait annoncé l'éventualité de retrouvailles avec le PSG à domicile au tour suivant. Il avait préféré esquiver la question et filer, le sourire aux lèvres.

Pourtant, quelques heures plus tard, le sort s'acharnait sur les Rouge et Noir. Comme en 32èmes de finale de la Coupe de France, trois jours plus tôt, Rennes apprenait qu'il allait recevoir le PSG, vainqueur à Amiens dans la soirée (2-0), pour une place en finale de la Coupe de la Ligue, mardi soir (21h05), au Roazhon Park. Un troisième Rennes-PSG en un mois et demi après l'affrontement en Ligue 1 du 16 décembre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux premiers ne se sont pas très bien passés pour le club breton…

Dix buts encaissés, deux marqués. Le 16 décembre, le PSG, emmené par Neymar de gala (deux buts et deux passes décisives pour Kylian Mbappé et Edinson Cavani), l'emporte une première fois au Roazhon Park (4-1). Moins d'un mois plus tard, le 7 janvier, les fêtes sont passées, mais la défense rennaise continue de distribuer les cadeaux et l'attaque parisienne, les buts. Pour son entrée en lice en Coupe de France, le PSG s'impose 6-1. En l'absence de Cavani, on découvre alors les dégâts que peut causer la "MDN" : Mbappé-Di Maria-Neymar. Les trois joueurs signent chacun un doublé. Pour Rennes, encore une fois mené 2-0 dès la 17e minute de jeu (!), l'humiliation est totale, d'autant qu'à l'inverse du Championnat, où ils augmentent la différence de buts, ceux inscrits en Coupe sont totalement gratuits. Qu'on gagne 1-0 ou 6-1, c'est pareil, avec la qualification au bout. Mais ce soir-là, Paris était affamé.

Le PSG s'impose à Rennes sur le score de 6-1 :

Malheureusement pour les Rennais, il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas à nouveau le cas mardi soir. Edinson Cavani est libéré du poids du record de buts inscrits avec le PSG, Neymar s'est réconcilié avec l'Uruguayen et avec le public du Parc à l'occasion de la venue de Montpellier, samedi dernier (4-0), Kylian Mbappé, touché à Lyon, est de retour dans le groupe et Angel Di Maria marche actuellement sur l'eau. Et le discours d'Unai Emery, lundi, s'est montré volontariste, comme toujours. "Nous voulons gagner tous les titres", a rappelé le technicien espagnol, cité par L'Équipe, évoquant par ailleurs "un match spécial", compte tenu des deux précédents Rennes-PSG de la saison. "La meilleure préparation pour la confiance et pour progresser, c'est de gagner."

Entendu sur europe1 :
On ne risque pas d’être humiliés plus qu’on l’a été

Rennes et le PSG n'abordent évidemment pas ce match dans les mêmes conditions. Et le passé pèse moins que l'avenir. "C'est une demi-finale de plus pour eux", a confié Sabri Lamouchi. Pour nous, c'est un peu plus que cela, c'est la possibilité d'emmener le peuple breton à une nouvelle finale (la dernière en Coupe de la Ligue remonte à 2013 et la dernière en Coupe de France en 2014, ndlr) et pour nos jeunes joueurs d'entrer dans l'histoire de ce club." L'histoire du club, avec une nouvelle finale, bien sûr, mais aussi parce que le PSG n'a plus connu la défaite en Coupe de la Ligue depuis 2011 et une défaite à Dijon (la saison suivante, il avait été éliminé aux tirs au but par Saint-Étienne). Il a depuis remporté les éditions 2014, 2015, 2016 et 2017. Et en Coupe de France, il en est également à trois succès de rang (2015 à 2017). Le faire chuter mardi soir au Roazhon Park serait donc un authentique exploit.

"Même le match parfait pourrait ne pas suffire, donc il nous faut un peu plus que ça", a reconnu Sabri Lamouchi, lundi, en conférence de presse. "Paris est le grand favori demain (mardi), mais on a envie d'essayer de les embêter. En tout cas, beaucoup plus que les deux précédents matches." Comment ? "En les respectant un peu moins, en étant plus proches les uns les autres pour défendre, plus concentrés et déterminés. C’est ce qui nous a beaucoup manqué sur les deux derniers matches. Il y avait trop d’espaces. On ne risque pas d’être humiliés plus qu’on l’a été. On se doit de jouer pour les taquiner un peu plus. Il faudra être beaucoup de réussite et être plus qu’excellent. Les joueurs se sont donné les moyens pour arriver à ce stade de la compétition. On ne doit pas être craintif, il faut être heureux d’être là." Et se souvenir aussi que l'équipe compte de nombreux talents (André, Khazri, le nouvel arrivant Diafra Sakho), dont un, un certain Yoann Gourcuff, a déjà mis à terre le PSG à lui seul ou presque, certes à une autre époque, en janvier 2009.

"Changer les mentalités". Mais pour Rennes, battu vendredi à Dijon (2-1) et marqué par les deux déroutes déjà subies cette saison, plus que le plan sportif, il s'agit d'aborder cette demi-finale dans les meilleures conditions psychologiques. Avec le refus de la défaite chevillée au corps. Le président rennais, Olivier Létang, ancien directeur sportif du PSG, a d'ailleurs insisté sur un nécessaire changement des mentalités. "Il faut changer les mentalités et les cultures. Après deux mois au club, mon analyse est quasiment la même qu’à mon arrivée. C’est-à-dire que le Stade rennais a beaucoup d’atouts. Je suis arrivé dans un club dans lequel il y a un confort dans tous les niveaux. Changer les mentalités demande du temps." Une chose est acquise : Rennes, actuel 8ème de Ligue 1, en a assez de son statut de victime.

Mardi, sur Twitter, le club a violemment réagi - avant d'effacer son tweet - à un article de nos confrères de L'Équipe intitulé : "Aidons Rennes à aller au bout de la lose". Le Stade rennais est décidé à ne plus se laisser marcher sur les pieds. À confirmer mardi soir.