C'est une affiche inédite. D'un côté Strasbourg, encore en 5ème division en 2011. De l'autre, Guingamp, 7.000 habitants, à la lutte pour se maintenir en Ligue 1. La finale de la Coupe de la Ligue, samedi soir (21h05) à Villeneuve-d'Ascq, est pourtant tout sauf un hasard…
Lille, Marseille, Lyon et Bordeaux au tableau de chasse de Strasbourg
Il n'y a qu'à regarder le parcours des deux équipes dans la compétition… À commencer par celui du Racing. Pour en arriver là, les joueurs de Thierry Laurey ont d'abord dominé le Losc en seizièmes de finale (2-0). Une victoire de la tête et des épaules obtenue à la Meinau, avec une équipe pourtant remaniée face au dauphin du PSG en championnat.
Le succès a visiblement donné des ailes aux Alsaciens, qui sont ensuite venus à bout de l'OM au Vélodrome (1-1, 4 t.a.b à 2). Puis c'est sur les terres de Lyon que Strasbourg a rugi en quarts (2-1), avant de renverser Bordeaux en demies (3-2) pour s'offrir la troisième finale de Coupe de la Ligue de son histoire, après les titres de 1997 et 2005.
Guingamp, bourreau du PSG
Les Bretons ont eux aussi bien mérité leur finale. Après être passés de justesse face à Angers (0-0, 3 t.a.b à 2) et Nice (0-0, 3 t.a.b à 1), les hommes de Jocelyn Gourvennec ont réalisé un authentique exploit en sortant le PSG en quarts de finale… Au Parc des Princes, s'il vous plaît (2-1).
Leur performance en demi-finale est tout aussi héroïque. Mené de deux buts par le Monaco de Cesc Fabregas et Gelson Martins, l'En avant a régalé les spectateurs du Roudourou en recollant au score en seconde période… Avant de l'emporter aux tirs aux but grâce à leur grand spécialiste, le gardien Marc-Aurèle Caillard (2-2, 5 t.a.b. à 4).
Résultat : une troisième finale de Coupe en dix ans - seuls le PSG et l'OM font mieux - après ses victoires en Coupe de France en 2009 et 2014. Même si l'adversaire ne sera pas, cette fois, le voisin rennais honni.
Deux équipes en progression
Pour Guingamp, la Coupe de la Ligue a été une sacrée bouffée d'air cette saison, alors que le club vient de quitter la dernière place du championnat, qu'il occupait depuis la 3ème journée… La dynamique plaide pour eux, avec huit points pris lors de leurs cinq dernières rencontres de Ligue 1. "Il n'y a rien de magique", assure pourtant l'entraîneur Jocelyn Gourvennec, revenu en novembre au chevet du club, après deux ans et demi loin de la Bretagne.
Rien de magique, non plus, à voir la progression des Strasbourgeois ces dernières années. Ce bastion du foot français, revient de très loin : en 2011, le Racing a failli disparaître, après une liquidation judiciaire qui l'a plongé dans les tréfonds du football français, en CFA2, la 5ème division.
Les Strasbourgeois, portés par leur fidèle public, ont patiemment grimpé les échelons sous la présidence rigoureuse d'un ancien joueur du club, Marc Keller. "Il y a eu un parcours incroyable depuis quelques années, on a été pendant quatre ou cinq ans dans le monde amateur, on est reparti en Ligue 1 après seulement une saison en Ligue 2. Et maintenant, on a cette finale", savourait Marc Keller sur France 3 cette semaine. Cinquième du championnat au soir de sa qualification pour cette finale, Strasbourg a eu du mal à enchaîner depuis, mais sa dixième place actuelle lui assure déjà le maintien pour la deuxième saison consécutive.
Pour l'un comme pour l'autre, cette finale est d'ores et déjà du bonus. Et quel bonus ! Le trophée offrira en prime un accès au deuxième tour de qualification de la Ligue Europa.