L’équipe de France sera au rendez-vous en Russie l’été prochain pour disputer sa sixième Coupe du monde d’affilée. Mais les Bleus, difficiles vainqueurs de la Biélorussie (2-1), ont encore inquiété dans le jeu, à l’image d’une campagne éliminatoire sur courant (très) alternatif. A huit mois de la Coupe du Monde, Didier Deschamps va devoir trouver les solutions pour faire progresser son équipe et en faire un prétendant à la couronne mondiale. Car à l’heure actuelle, les Tricolores évoluent un ton en dessous des principaux favoris, le Brésil, l’Allemagne, et l’Espagne, et font davantage figure de sérieux outsiders.
- Loin du niveau des trois favoris : Brésil, Allemagne, Espagne
Didier Deschamps l’a avoué en conférence de presse : les Bleus n’ont pas le niveau des favoris. "Aujourd'hui, il y a des nations qui ont de l'avance, au moins deux (nations) européennes et une Sud-Américaine. Elles ont enchaîné de grandes compétitions, ont plus d'expérience", a déclaré lucidement le sélectionneur. Sans les nommer, "DD" évoque l’Allemagne, l’Espagne et le Brésil, aujourd’hui nettement en avance sur l’équipe de France.
Les Allemands, champions du monde en titre, se sont baladés dans leur groupe de qualifications, avec dix victoires en autant de rencontres et 43 buts marqués, record en Europe avec la Belgique. Surtout, le jeu développé par les hommes de Joachim Löw continuent d’impressionner par sa fluidité et sa cohérence, quel que soit les joueurs sur le terrain. La Nationalmannschaft a ainsi remporté la Coupe des confédérations l’été dernier avec une équipe totalement renouvelée, symbole de l’énorme réservoir allemand.
Le constat est peu ou prou le même pour l’Espagne. La Roja est redevenue une nation qui fait peur depuis l’arrivée à sa tête après l’Euro 2016 de Julen Lopetegui. Les Espagnols, impressionnants vainqueurs de l’Italie (3-0) à domicile dans leur groupe de qualifications, s’appuient sur un jeu plus rapide qu’auparavant, avec les jeunes Isco, Morata et Asensio en porte-étendards. Autre géant de retour au premier plan : le Brésil. Avec leur nouveau sélectionneur, Tite, les Brésiliens ont écrasé la terrible zone AmSud (41 points, 12 victoires, 5 nuls et seulement 1 défaite) et retrouvé un style offensif et flamboyant conforme à leur réputation, avec bien entendu Neymar en fer de lance.
Le Brésil, l'Allemagne et l'Espagne seront les principaux favoris du Mondial. Photos @AFP
- Outsiders avec l’Angleterre, la Belgique et le Portugal
Si les Bleus ne boxent pas dans la même catégorie que le trio précité, ils appartiennent plus sûrement à la catégorie des sérieux outsiders, aux côtés de l’Angleterre, la Belgique et le Portugal. Les Belges semblent tout de même avoir davantage de certitudes, sous l’impulsion du sélectionneur espagnol Roberto Martinez. L’ancien coach d’Everton a révolutionné le jeu des Diables Rouges, innovant tactiquement avec un 3-4-3 très offensif. La mue a parfaitement opéré, avec 9 victoires et un nul en éliminatoires, et 43 buts marqués pour seulement 6 encaissés.
Les Portugais, dans un autre style, se signalent par leur réalisme et un collectif toujours aussi solide et difficile à bouger. Les champions d’Europe en titre, portés par un Cristiano Ronaldo en feu, ont arraché leur qualification face à la Suisse (2-0). S'ils sont loin de régaler les amateurs de beau jeu, ils arriveront gonflés à bloc. Finalement, l’équipe qui se rapproche le plus des Bleus est peut-être l’Angleterre. Comme l’équipe de France, les Anglais possèdent des jeunes joueurs à fort potentiel (Delle Ali, Raheem Sterling, Marcus Rashford…) mais peinent à convaincre dans le jeu. Les Three Lions, bien qu’invaincus dans leur groupe de qualifications (8 victoires et deux nuls), ont, eux aussi, encore beaucoup de travail.
- En avance sur l’Argentine et l’Italie
Le "patient" français tousse depuis quelques mois, mais son état n’inspire pas autant d’inquiétudes que l’Argentine et l’Italie, les deux grands malades de ces éliminatoires. Les Argentins ont tremblé jusqu’au bout et n’ont dû leur salut qu’à la faveur d’un triplé de Lionel Messi, qui n’a jamais aussi bien porté son nom que mardi soir en Equateur (3-1). Ce succès constitue un immense soulagement pour ce pays dingue de foot, mais qui n’occulte pas la grave crise que traverse sa sélection, incapable de trouver un onze cohérent en dépit d’un réservoir de grands noms impressionnant en attaque (Messi, Icardi, Dybala, Higuain, Di Maria…).
L’Italie, elle, a davantage de circonstances atténuantes. Avec l’Espagne dans son groupe de qualifications, la Nazionale n’a pas à avoir honte de sa deuxième place. Mais toute la Botte tremble à un mois des barrages, tant l’équipe a inquiété lors de ses dernières rencontres. Depuis la claque reçue en Espagne (0-3), début septembre, l’Italie ne met plus un pied devant l’autre, avec notamment un nul en Macédoine (1-1) et une courte victoire en Albanie (1-0). Le sélectionneur, Gian Piero Ventura, est vivement critiqué, alors que la relève, Marco Verratti en tête, tarde à s’affirmer. Tête de série lors des barrages de novembre, l'Italie devra néanmoins s’arracher pour ne pas rejoindre le Chili, les Pays-Bas et les États-Unis parmi les grands absents du prochain Mondial…