A l'issue d'une demi-finale qui a tenu toutes ses promesses, samedi, face à l'Afrique du Sud, les Blacks ont décroché in extremis leur billet pour une quatrième finale de Coupe du monde (20-18). Menés 12-7 à la pause malgré une nette domination, les tenants du trophée, qui ont débuté le deuxième acte en infériorité numérique après le carton jaune adressé à Jerome Kaino, ont su se remobiliser pour renverser la situation.
"Les mots de leur sélectionneur Steve Hansen à la pause ont sans doute fait la différence", considère le consultant d'Europe 1, Eric Blanc. "Les leaders ont alors pris le jeu à leurs comptes. Les "Centurions", les joueurs avec plus de 100 sélections, Dan Carter, Ma'a Nonu et Richie McCaw, ont fait leur travail. Le banc a fait la différence également, avec les entrées convaincantes de Sonny Bill Williams, Keven Mealamu ou Beauden Barrett, qui a inscrit le deuxième essai. Les Blacks ont fait preuve d'expérience, de maîtrise et de discipline en deuxième période : ils ont mérité leur victoire, face à des Sud-Africains qui ont eu une stratégie défensive et attentiste."
Un joueur s'est notamment mis en évidence chez les Blacks, l'ouvreur Dan Carter, auteur du drop qui a relancé les Blacks en début de deuxième période (46e). "A 33 ans, on le croyait bouilli, carbonisé. Et bien non !", souligne Eric Blanc. "Moi, je l'ai toujours défendu, c'est un joueur qui sait se montrer à la hauteur dans les grands événements. En 2011, il avait quitté prématurément son équipe sur blessure. Hier (Samedi), à Twickenham, il a su diriger l'équipe des Blacks, avec son capitaine Richie McCaw, omniprésent."
"Si cette équipe joue à son maximum, elle est implacable." En finale, samedi prochain, les Blacks affronteront le vainqueur de la seconde demi-finale opposant dimanche l'Argentine à l'Australie. "Avec de la marge", considère Eric Blanc. "Si cette équipe joue à son maximum, qu'elle est concentrée, qu'elle met de l'intensité, qu'elle garde cette lucidité, alors elle est implacable", insiste le consultant d'Europe 1. "C'est la magie noire, avec un rugby technicolor. Ils savent jouer sur terrain sec, car c'est leur point fort, ils aiment déplacer le jeu et posséder le ballon, mais là, ils ont prouvé également qu'ils étaient capables de ne pas paniquer et de passer devant ces féroces Boks sous la pluie. Ça prouve que cette équipe arrive à maturité et qu'elle va être bien difficile à battre." Jamais dans l'histoire de la Coupe du monde une équipe n'est parvenue à conserver son titre : c'est donc à un défi historique que s'attaqueront les Blacks samedi prochain.