Coupe du monde de rugby : que la fête soit belle et bleue !

Les Bleus et Alivereti Raka, ici face à l'Écosse en août dernier, affronteront l'Argentine lors de leur premier match. © Pascal GUYOT / AFP
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La 9ème édition du Mondial débute vendredi avec une équipe de France qui tentera d'être digne de ses aînées, finalistes en 1987, 1999 et 2011.

Après avoir été l'une des révélations de la dernière Coupe du monde, avec une victoire historique contre l'Afrique du Sud, le Japon organise, cette fois. Ceux que l'on surnomme les Cherry Blossoms ouvriront la 9ème édition de la Coupe du monde de rugby, vendredi (12h45 heure française), face à la Russie au Tokyo Stadium, dans un duel a priori déséquilibré. Dès samedi (9h15), ce seront au tour des Bleus de Jacques Brunel d'être sur le gril, avec un premier match déjà bouillant contre l'Argentine, toujours à Tokyo.

Les Bleus entre deux eaux

Il faut s'y faire. Depuis de nombreuses années maintenant, l'équipe de France ne fait plus partie de l'élite du rugby mondial. Depuis la Coupe du monde 2011, les Bleus, désormais 8èmes au classement mondial, accumulent les déceptions, que ce soit dans le Tournoi des six nations - ils n'ont jamais réussi à faire mieux que 3ème en huit éditions, en 2017 - ou en Coupe du monde, avec une humiliation subie face aux Blacks, il y a quatre ans, en 2015, en quarts de finale (62-13, 49 points d'écart). Spécificité supplémentaire cette année : le sélectionneur Jacques Brunel, qui n'a pas réussi à remettre les Bleus sur les rails, malgré quelques motifs d'espoir ici ou là, sait qu'il joue sa dernière partition et que Fabien Galthié va lui succéder. Et que ce même Fabien Galthié a intégré son staff avant le Mondial…

Le programme des Bleus lors de la phase de poules :

Samedi 21 septembre, 9h15 (heure française) : France-Argentine
Mercredi 2 octobre, 9h45 : France-États-Unis
Dimanche 6 octobre, 9h45 : France-Tonga
Samedi 12 octobre, 10h15 : Angleterre-France

En un mot comme en cent, les Bleus ne figurent pas parmi les favoris de cette Coupe du monde, même s'ils ont évidemment les qualités pour se sortir de leur poule, qui comptent l'Angleterre, l'Argentine, les États-Unis et les Tonga. A priori, la deuxième place leur est promise, derrière le XV de Rose, mais attention, l'Argentine, que les Bleus retrouveront d'entrée, demeure dangereuse, et les Tonga avaient battu les joueurs de Marc Lièvremont en 2011. Mais, cette année-là, alors que personne ne les attendaient, les Bleus étaient allés jusqu'en finale, battus seulement par les Blacks (8-7). Alors…

Les Blacks font moins peur

Vainqueurs des deux dernières éditions et référence absolue du monde de l'ovalie, les All Blacks de Nouvelle-Zélande n'arrivent pas au Japon en terrain conquis. Pour la première fois depuis 2004, ils ont terminé au-delà de la 2ème place du Rugby championship (l'équivalent d'un Tournoi des quatre nations pour l'hémisphère sud), compétition qu'ils avaient remportée six fois sur les sept dernières années. Certes, Coupe du monde oblige, la compétition n'a compté que trois journées (contre six habituellement), mais les Blacks n'ont pas brillé, que ce soit en Argentine (courte victoire 20-16), face à l'Afrique du Sud (match nul 16-16) ou en Australie (large défaite 47-26).

Mais le match retour de la Bledisloe Cup, le 17 août dernier, face aux Wallabies (victoire 36-0 !), a pu redonner de la confiance à Beauden Barrett et consorts avant le Japon. Néanmoins, les Blacks ont perdu à l'approche de la Coupe du monde leur statut de n°1 mondiaux, cédant la première place au classement IRB au pays de Galles.

Galles, Angleterre, Afrique du Sud, Australie : le plein d'ambition

L'Europe, absente du dernier carré en 2015, peut-elle espérer décrocher une deuxième Coupe du monde après celle de l'Angleterre en 2003 ? Le meilleur atout du Vieux continent sera à coup sûr le pays de Galles. Le XV du Poireau a remporté le dernier Tournoi des six nations, avec un Grand Chelem à la clé, et peut compter sur un George North retrouvé. Sous la houlette de son sélectionneur australien Eddie Jones, l'Angleterre, auteure d'un Tournoi 2018 catastrophique (5ème avec trois défaites), a perdu deux fois cette année à Cardiff, mais reste un solide outsider, tout comme l'Irlande, 4ème nation mondiale et auteur du Grand Chelem en 2018.

Au Sud, avec les difficultés récentes des Blacks, la hiérarchie n'est pas forcément très claire non plus. L'Afrique du Sud, 5ème au classement mondial, vient de gagner le Rugby championship, mais sans battre les Blacks, ce qu'ont réussi à faire les Wallabies d'Australie. Les deux plus grosses affiches de ce premier tour, Nouvelle-Zélande-Afrique du Sud, dès samedi (11h45), puis Australie-Pays de Galles, le dimanche 29 septembre (9h45), en diront assurément plus sur les forces en présence.

Formule inchangée, toujours des points de bonus

La Coupe du monde regroupe à nouveau 20 pays, répartis en quatre poules de cinq pays. Les deux premiers de chaque poule se qualifient pour les quarts de finale, dont le tableau est connu à l'avance. Ainsi, la France, si elle se qualifie, "croisera" avec la poule D, qui comprend l'Australie et le pays de Galles. Le calcul des points lors de la phase de poules reste identique : quatre points pour une victoire, deux pour un nul, zéro pour une défaite de huit points ou plus, un point de bonus en cas de défaite de sept points ou moins et un point de bonus si l'équipe marque quatre essais ou plus, ces deux points pouvant s'ajouter.

Ces points de bonus ne sont pas un détail. Demandez donc au Japon, qui, en 2015, avait été la première équipe éliminée après avoir gagné trois de ses cinq matches de poules car elle n'avait pas inscrit le moindre point de bonus…

Un mois et demi de compétition, finale le 2 novembre

La Coupe du monde de rugby, de part les délais de récupération qu'exige ce sport, dure près d'un mois et demi, entre le match d'ouverture, vendredi, et la finale, qui aura lieu le 2 novembre, non pas à Tokyo mais à Yokohama. Cet échelonnement dans le temps donne parfois lieu à des choses étonnantes. Ainsi, entre leur premier match face à l'Argentine, samedi, et le deuxième, contre les États-Unis, le 2 octobre, les Bleus auront onze jours de latence. Et entre le deuxième et le troisième, face aux Tonga, le 6, seulement quatre ! La preuve en chiffres que cette Coupe du monde se gagnera avec un effectif de 31 joueurs et pas seulement 15…